samedi 25 avril 2015

Grenier à grains

Lecture en cours : 69 - Anthologie

Café au lait. Un double. Par ce que je suis un cowboy du matin. J'allume même une clope.

[humeur du moment censuré]

Bizarrement j'ai plus de nouveauté au rayon littérature qu'au rayon cinéma. je suis dans une période intensive de revisionnage, comme souvent quand j'entre dans une zone d'angoisse. 

En avril j'ai donc seulement découvert Men, Women & Children (Jason Reitman) qui est... Moins bon que sa bande annonce. La mise en scène utilise assez intelligemment les "nouveaux-médias" avec un écran de cinéma qui se confond souvent avec un écran d'ordinateur. Petit film choral, avec une galerie de personnages qui malheureusement manque un peu de nuances, mais auquel on s'attache tout de même raisonnablement dans l'ensemble. Le film se veut assez contemplatif et laisse souvent le spectateur aire le travail de recoupement, mais manque trop de subtilité pour que ça rende l'ensemble vraiment prenant. Ça se regarde gentiment mais finalement ça ne fait qu'effleurer son sujet. Un peu dommage donc, car on sent que le film aurait pu gagner en intensité et s'engager davantage. 

Il y a aussi eu Prince of Texas (David Gordon Green) qui ne semble jamais vraiment décoller. Le film est plutôt doux, construit autour d'un scénario minimaliste mais avec un désir de laisser agir les émotions et les paysages. Idée louable qui ne suffit pas cependant a rendre le film prenant. Il y a quelques très belles trouvailles pourtant, de minuscule scène pleine d'émotion, souvent en "parallèle" du fil conducteur. Je n'ai rien contre les films contemplatifs pourtant mais là, le générique de fin est apparu au moment ou j'avais l'impression que le film aurait du commencer. Pourtant je ne peux pas en dire vraiment du mal non plus car le réalisateur réussit a créer une ambiance. l'ensemble est dons assez reposant, les images sont belle et on sent une certaine poésie enclose. Je n'étais sans doute pas d'humeur à me laisser porter.


Transition musicale sans aucun rapport mais que j'ai envie 
d'écouter en boucle jusqu'à usure totale. 

* * *

Bouquins donc. 

Tout d'abord, j'ai lu la trilogie Les Crépusculaires de Mathieu Gaborit. Cela ne vous a peut-ètre pas échappé, mais depuis quelques temps, je lis pas mal de fantasy. Et Il m'arrive de lire de très bons trucs. Mais genre vraiment très bon. Donc ce n'est pas toujours évident de passer après. En l’occurrence, Les Crépusculaires résume assez bien ce que j'aime et ce que j'aime moins en fantasy. C'est très commode. D'abord donc l'univers. Bluffant. C'est superbe. La compréhension du fonctionnement du monde se fait progressivement et tout est très riche, très beau. Plein de petite perles métaphoriques (ou non d'ailleurs mais souvent). Rien a redire sur ce point, tout est morte, on a envie d'en savoir plus, l'auteur dose très habilement des "codes" du genre avec des innovations personnelles. L'ntrgue en elle-même aussi est assez intelligente, on évite même (j'ai été surprise) des retournements de situation trop attendus. Le héros ne s'en sort pas toujours brillamment, comme par magie, ce que je trouve toujours intéressant. Dans l'ensemble, le livre m'a plu par ce que j'ai eu l'impression qu'il se déroulait un pas  coté de la fantasy. C'est a dire, je n'ai pas eu l'impression qu'on me racontait l'histoire d'un Elu, mais plutot.. Ah comment dire ça... Dans ce genre de littérature il y a toujours une galerie de personnage secondaire fascinant, mysterieux, plein de cicatrice et de sagesse aquise on ne sait comment. C roman semble nous raconter l'histoire de l'un deux. Comment devient-on ce mentor au passé sombre, ou cet oracle ambigu qui guidera la quète des héros ? Et ça bah.. ca m'a bien plu. 
En revanche... Il y a aussi des défaut massifs parce que l'histoire va parfois trop vite, fait des coupe-franche et des ellipses qui casse la progression. Bon j’admets ça finit par se justifier en général mais ça laisse un gout de "baclage" par moment qui dérange. Et puis on ne s'attache a aucun personnage en profondeur et ça c'est dommage. je me suis habitué a ce que le héros ai parfois une fonction "camera" mais il faut que d'autre êtres soient mis en relief ou permettent de donner du relief au héros justement. Et là, l'empathie ne prend pas, ce qui, je me répète, dilue quand même pas mal l'enjeu.

Ensuite, bande-dessinée (format idéal pour le taff puisque entre deux usagers de la biblio, il y a souvent le temps de lire une planches ou deux, mais rarement un chapitre de roman) . J'ai donc piocher dans les BD jeunesse, attirée par le dessin super cute de L’apprenti Seigneur des Ténèbres (Morin et Asna). L'idée me semblait plutôt marrante mais malheureusement les vannes tombent un peu à plat; Ce n'est pas vraiment mauvais mais ça m'a laisser un gout de "sous-exploitation". On aurait pu faire quelque chose de nettement plus drôle avec ce concept et a l’exception de quelques gags qui font sourire, ça ne laisse pas un souvenir impérissable. 


J'ai finalement acheter (après un petit mois à baver dessus) le très bel album Des tartes au citron, du thé et des étoiles de Fanny Ducassé. Rien à  redire dessus. Le dessin est un vrai bonheur, l'histoire est mignonne et suffisamment décalée pour surprendre; l'ambiance est des plus réconfortante, c'est un pur plaisir. 


J'ai profité de ma semaine de "vacances-auto-proclamé" pour retourné a des formats "romans" et accessoirement pour me jeter  l'eau. Il y a un livre qui m'avait déjà traumatisée avant que je ne le lise, son titre d'abord me remuait les tripes depuis longtemps et puis son sujet me faisait frisonner d'avance. Je m'y suis mise la semaine dernière en me disant que le soleil m'aiderait a m'en remettre. J'avais raison de m’inquiéter. On achève bien les chevaux de Horace McCoy est une usine à trauma. C'est magnifique évidemment, mais ne vous attendez pas a conserver votre foi en l'humanité.  Histoire à huit-clos, creusant toujours plus bas dans la destruction de la dignité. La mise en spectacle de l'horreur, de l'humiliation à toujours fait se déplacer les foules : des combats de gladiateur a la TV-réalité, en passant par les pendaisons publiques ou les Freaks show. Ici c'est un marathon de danse, des semaines et des semaines à osciller, à danser, à tomber, à s'enfoncer dans un morbide déguisé en fête. C'est bouleversant. Bien sur. Mais je le savais avant même d'avoir lu la première ligne, que ce roman me ferait mal. 

J'ai enchainé avec Apocalypse bébé de Virginie Despente. Ça en revanche, ça ne m'a pas vraiment remué. L’enquête, égrainer de portraits de personnages indirects est plutôt sympa, mais pas vraiment épidermique non plus.  On reconnait la patte de l'auteur, sa vision sans grande concession de la violence, de la corruption, de la médiocrité. Despentes ne cherche pas à embellir ses personnages et c'est ce qui me plait. Malgré le coté un peu cru de certain passages, l'histoire se fait davantage en suggestion, ce qui donne un peu l'impression que le roman tourne en rond, brasse de l'air, sans aller nulle part. Le dénouement même conserve cette atmosphère. J'ai bien aimé, mais je m'attendais sans doute à quelque chose de plus cruel, de plus original.

Pour finir dans la liste de livres du mois, F. m'a prêté L'homme montagne, signé par Severine Gauthier dont on va dire que je suis officiellement fan. Cette très belle bande dessiné est une fort belle allégorie tout en douceur. Le dessin - (de Amelie Flechais) sublime- ciselé dans son côté brouillon, sans ligne franches, parle autant que le propos. L'histoire est vraiment belle. Ça vaut la lecture.



* * *

Voila pour les news. Pour mes 16 ans (oui, j'ai l'age que je veux) ma mère m'a offet, outre une machine a écrire de voyage et un flacon de parfum, une soirée dans un café théâtre pour un spectacle de stand-up. C'était pas mal réchauffer, on retrouve des intonations d'Eli Semoun et de Florence Foresti et les sujets abordés sont ceux qu'on retrouve dans la majeur partie des sketchs actuels. Certaines vannes m'ont même un peu fait grimacer; mais dans l'ensemble, Daniel Camus est un mec avec un bon potentiel sympathie qui joue avec le public sans jamais se montrer agressif. L'ambiance était plutôt bon-enfant et j'ai passé un moment sympa. 

* * *

A part ça il me reste un mois pour boucler mon projet de l'année et... quelle est l'expression déjà ? Ah oui ... ça va être TENDU DU SLIP ! Priez pour moi.

Bien à vous, Scrat

dimanche 5 avril 2015

Moulin à vent

Lecture en cours : Les crépusculaires - Mathieu Gaborit

Confiture fraise-coquelicot et café au lait pour un réveil smooth.
Question moral j'y vois toujours à peu prés aussi bien qu'a travers une pelle, mais cette ignorance me maintient donc dans un entre-deux que je ne peux qualifier de complétement mauvais. D'autant que cela a tendance à entretenir "l'ambiance" nécessaire à ma nouvelle du moment, donc au fond...
Bref, je n'arrive vraiment pas à parler de moi, j'enchaine donc.

Littérature en premier lieu. 
Rien de très très... 
Bon. Dieu vous bénisse, Monsieur Rosewater de Kurt Vonnegut, malgré ce titre a rallonge, le roman est plutôt court. L'humour est assez cynique et le portrait d'une societé capitaliste est explicite et grinçant. Loin d'être un roman cocooning ou tout un chacun est beau brave et courageux, ici, tout le monde a son lot de défaut, d'obsession, de nécroses mentales. La narration est assez nonchalante ce qui donne un "ton" assez particulier. Quoi que cela m’ait tantôt interessée, tantôt fait sourire, je ne me suis pas effondré de ma chaise non plus. Le coté fable moderne est assez bien foutu pourtant mais... Je ne sais pas, ça ne m'a pas transcendé. Je ne suis sans doute pas encore tout a fait mûre pour les bouquins qui veulent m'apprendre des trucs ;)

J'avais acheté au salon du livre, un très beau bouquin (d'un point de vue éditorial j'entends) de Christian Estebe, avec également un titre à rallonge :
Toutes les barques s'appellent Emma.
J'ai trouvé ça très mauvais.  Ce roman m'a beaucoup agacé : il contient tout un tas de choses que je n'aime pas. A savoir : des personnages prétendument marginaux mais en réalité sans aucune cohérence qui ne provoque pas la moindre empathie (Stève est geignard et m'a fait hausser es sourcils tout du long, Emma est insupportable et j'ai eu envie de la claquer... Même le psy est ridicule, tellement cliché dans son genre). On voit les intentions de l'auteur mais justement : seulement ses intentions, car dans les faits rien ne fonctionne, on y croit pas. Certain sujet ne sont pas du tout maitrisé (je sais que les drogués purs peuvent avoir un côté complaisant mais là, c'est juste un pitoyable crachat sur leurs gueules) ou d'une redondance sans saveur (Stève couche avec tous les personnage féminin, comme on irait boire un verre ). Le livre se répète énormément, l'auteur insiste en permanence avec les même idées et les même phrases et cela donne un côté creux et faussement pathos a l'intrigue.
L'idée aurait pourtant pu donner quelque chose de beaucoup plus sensible et organique, mais l'écriture, elle-même est très aseptisé (la conjugaison des temps par exemple.. on ne sait jamais si l'effet est voulu ou si cette conjugaison anarchique est une négligence) et en fait une caricature vaine, convenue et d'une fadeur infinie. 

 Du coup, pour me remonter un peu le moral, j'ai décidé de me plonger dans une valeur sure, avec Florent Chavouet et sa bande-dessinée de voyage  Manabe Shima. C'était, comme prévu très très chouette. Sans parler des illustrations tout en douceur que j'adore ou de la composition (narration ondulante mais assez intuitive), les portraits de personnages, la découverte du lieu, l'humour un peu moqueur mais toujours très tendre. Ah oui, non, c'était vraiment cool et ça donne follement envie de partir en vacances. 
Il faut vraiment que je persévère avec cet auteur, ça vaut carrément le coup ! 



[ je fume une clope de transition mais comme vous ne pouvez pas le voir, 
je vous propose d'écouter ça en attendant ]


Cinéma. Rien de... ici non plus. 
J'ai regardé Dans l'ombre de Mary (John Lee Hancoke) que j'avais manqué au cinéma et dont l'argument principal était certainement Emma Thompson. Revenant sur la création du film d'animation de Disney, Mary Poppins et des rapports difficiles avec sa créatrice, hanté par son enfance. Le film est sympa, un chouillat plus dur que ce que j'avais imaginé mais finalement, pas tant. sans parler du fait que tout est dans la bande annonce (putain on pourrait en reparler de ça d'ailleurs : depuis quelques temps je passe mon temps a fermer les yeux et me boucher les oreilles pour ne pas me faire spoiler par les bandes-annonces quand je vais au ciné et ça commence à doucement me faire chier), l'ensemble du film n'est qu'une introduction et un épilogue pour UN SEUL passage. Tout le propos du film tient dans une scène. C'est un peu dommage, je trouve. Mais enfin bon, ça se laisse regarder et le jeu d'acteur est tout de même plutôt plaisant. 

Autre découverte, d'un film qui n'a eu aucune influence médiatique - je ne suis même pas sure qu'il soit sortit au cinéma- mais qui bizarrement est tout le temps emprunté à la bibliothèque : La troisième partie du monde (Eric Forestier). où "quand le cinéma français s'essaie au fantastique".  Je n'ai pas été entièrement convaincue. Ni par le jeu d'acteur, ni par l'histoire qui ne se veut pas trop explicite mais qui du coup semble rester en suspension la plupart du temps. l'idée était pourtant louable et assez sensible. C'est un joli essai, encore très imparfait mais avec quelques idées et des métaphores bien choisies, quoi que parfois entendues.


Pour finir, hier, engluée de fatigue pour cause de nuit furieusement blanche, j'ai trainer mes guenilles jusqu'au cinéma pour voir le nouveau Cendrillon de Disney. Et c'était minable. Procédé impardonnable de ré-adaptation qui n'est même pas une ré-écriture. 
Prenez Maléfique par exemple : La démarche était assez mercantile et le film n'était pas transcendant d'originalité mais au moins, ça avait le mérite de ré-inventer l'histoire en imaginant un autre point de vue.  Là, c'est un copier-collé du Disney d'origine, la seule différence étant le passage de l'animation au film. Il n'y avait strictement RIEN d'autre. Ce n'était même pas à chier comme Divergente qui avait au moins eu le mérite de me faire mourir de rire. Là il n'y a juste.. rien. Je me suis complétement ennuyée.
Bon je me doutais que ça ne casserai pas trois pattes a un canard mais quand même, MERDE !  A ce point là ! bref, vous pouvez vous en dispenser. Très largement.

Voila. Sur ce, je vais reprendre le cours de mon dimanche, essayer de mettre un point final au premier jet de ma nouvelle, et tenter de consommer des objet culturel un peu plus substantiels pour la prochaine fois. 

Bonne chasse à les oeufs de Paques. 

Bien à vous, Scrat