dimanche 19 octobre 2014

Pignon ouest

Lecture en cours : Cinder - Maryssa Meyer

Une fois n'est pas coutume, j'accompagne ma clope de grenadine-à-l'eau.
 Mes dernières découvertes ont été follement ralenties par ma lecture de Gagner la guerre qui m'a prit un temps invraisemblable.


Je commence donc avec ce roman de Jean-Philippe Jaworsky. L'auteur apporte incontestablement quelque-chose au monde de la fantasy, au travers d'une langue hyper travaillée, délicieusement "parlée" et un univers parfaitement maitrisé qui s'émancipe des monde "classique" que l'on retrouve par défaut un peu partout. Son personnage lui-même très crédible et agréable et esquive bon nombre de cliché souvent associé au héros "canaille". Il va jusqu'au bout des choses en faisant de Don Benvenuto un assassin et un salaud (pas dénué d'une certaine droiture cependant).
L'écriture de ce roman est tout simplement bluffante de réalisme, avec des descriptions détaillées et passionnantes. On rit, on s’inquiète, on vit l'action avec beaucoup d'investissement.
Cependant... Et bien je dois avouer avoir été un peu déçue. Rien de tragique mais deux défauts m'empêchent de classer ce roman dans les coups de coeur.
Le premier est une question de forme : la plupart des chapitres sont long, très longs et nécessitent d'être lus d'une traite pour être appréciés, ce que je n'ai souvent pas pu faire, m'interrompant donc en plein milieux de scènes. Ce problème est à nuancer et je ne pense pas qu'il puisse gêner tout le monde, mais ce fut mon cas, le rythme étant, paradoxalement, ralenti, par un découpage trop "large" à mon gout.
Le second soucis de ce roman c'est... qu'au fond il ne se passe pas grand chose. Enfin, si, il se passe beaucoup de chose mais j'ai tout de même plusieurs fois eu la sensation désagréable du "tout ça pour ça?". Car si l'on réduit l'histoire à sa trame "active", finalement c'est assez simple et parfois il y a des flottements qui ôtent à l'histoire un peu de ses enjeux et qui donne l'impression que le personnage fait des aller-retours pas toujours légitime (exemple avec l'exil de Benvenuto)
Alors évidemment, ce qu'il y a autour de l'intrigue est essentiel pour faire la distinction entre un bon roman et un roman moyen mais j'ai tout de même trouvé que beaucoup de longueurs ne se justifiaient pas forcément et nous laissent avec un gout d'inachevé.


Les couvertures de cette série sont trop canons !

Sinon j'ai bien avancé dans la série Freaks squeele (la régulière, je n'ai ps encore pu lire les spinn off) de Florent Maudoux, qui est une bande-dessinée absolument géniale que je recommande à tout le monde. 
Dans un univers semblable a notre réalité contemporaine, on suit les aventures de trois élèves de la Faculté des Études Académique des Héros. L'intrigue est riche et complexe, les dessins sont beaux, empruntant au mangas et aux comics, les clins d'oeil à la littérature, au cinéma, aux série parsème la série (sans tomber dans du fan-service) comme par exemple un professeur qui est un parfait mix entre Wolverine et le Docteur House (!). Il y a de l'action du suspens, des idées excellentes, le tout brodé sur un schéma efficace. Je suis tout à fait fan. Ça vaut le coup à 200%.
J'ai vraiment hâte de lire Funéraille qui nous en apprend plus sur le personnage éponyme et qui est (quelle surprise) l'un de mes perso favoris.

Et pour finir (cet article du moins) j'ai également Point Omega de Don Dellilo. Cette lecture était nécessaire pour l'un de mes cours (sur la relation entre littérature et cinéma) mais je n'ai pour le moment pas grand chose à en dire. Stylistiquement c'est .. quel es le mot ? Ah oui. Parfait. Cependant l'écriture, incroyablement visuelle manque d'émotion et ces dernières, malgré des definition détaillé, restent "en surface". Bref, l'ensemble m'a semblé un peu froid et frustrant.  Je pense que mon opinion évoluera quand je verrais un peu mieux ce que la prof a à nous en dire. Cela dit j'ai tout de même "sentit" affleurer la reflexion sur ce qu'est un film et sur le rapport au monde. On voit également ce que le cinéma peut apporter à la littérature et vice versa, quoi que l'exercice d'utiliser un art pour un autre m'a toujours troublée.
Writing about music is like dancing about architecture


CINÉMA DONC (oh la transitiooon) 

J'ai été voir l'adaptation de Lou ! au cinéma avec F. le week-end dernier. Comme vous le savez peut-ètre je suis pro-adaptation (avec certains principes secondaires genre : il n'y a pas de mauvaise adaptation il n'y a que de mauvais films). Il m'importe néanmoins de rappeler que cette BD m'a suivit et a évolué en même temps que moi et qu'elle a donc une place toute particulière dans mon coeur (c'est la force de l'identification ça...) Bref. La BD ayant été adaptée par son auteur j'y allais avec plutôt de bon espoirs. 
Et de fait c'était assez chouette. L'univers est admirablement retranscrit avec un décors un peu surréaliste de carton-pâte assumé, et un joyeux bazar de couleur. On retrouve presque tous les éléments de la bande dessinée, quelques clins d'oeil sympa et même quelques bonne surprise. Le film est leger et cool. MAIS. (bah oui, vous vous attendiez à quoi ?)- Déjà, ils ont viré mon personnage préféré. Attention, ce n'est pas un vrai défaut ! Les sept tomes ont été condensé en un seul film, il était donc essentiel de cuter cette partie mais cela m'a follement parasité malgré tout. Pour moi, le personnage de Paul est un élément essentiel a l'évolution du personnage de Lou. Alors ça a été justifié autrement et c'est bien mais il m'a manqué. Très subjectif donc. Le second défaut est nettement plus problématique. Si dans l'ensemble j'ai trouvé les acteurs crédibles (Kyan Kojandi notamment et pourtant je ne savais pas a quoi m'attendre), les deux héroïnes principales (Lou et Mina) sont affreusement mal interprété. C'est mal joué, mal joué, mal joué, on ne croit pas une seconde a ces persos parce qu'on entend le réalisateur donner les instructions aux actrices en permanence. Alors ok, c'est sans doute pas évident de trouvé de bonnes actrices de cet age là, mais merde, là ça te fait systématiquement sortir du film. Même les passages en voix off sont mal joué ! C'est un vrai, énorme, gigantesque problème qu'il est impossible d'ignorer.

Dans un autre style, j'ai décidé de parfaire ma connaissance de Skype Jonze et j'ai donc regardé Her, son dernier film. J'ai adoré bien sur. L'univers était top et les cadrage/la photo au top de chez top (un poil trop "propre" mais cela sert le propos du film). je ne sais même pas trop quoi en dire. Le film m'a beaucoup touché et il aborde une foule de questions vraiment intéressantes et assez originales (pas tant les questions que la manière dont elles sont traité d'ailleurs). La vision sur l'I.A, sur l'amour, la rupture, la solitude, le monde tel qu'il pourrait évolué sont abordé avec beaucoup d'humanité. C'est toujours un peu dérangeant mais finalement pas tant que ça et c'est ça qui est dingue. A sa manière ce film est assez subversif et il nous interroge beaucoup sur le rapport au corps et a l'intelligence, deux thèmes qui ne sont pas pour me déplaire, surtout si ils sont traités avec finesse et apportent un point de vue qui change.
Bref c'est hyper cool et je suis officiellement fan de ce réal !
NB : Scarlett Johansson à vraiment une voix super sexy.

- Are you fallin in love with her ? 
- Is that makes me a freak ?
- I think anybody who's falls in love is a freak. It's a crazy thing to do.  
It's kind of like a form of socially acceptable insanity


Bien à vous, Scrat

dimanche 5 octobre 2014

Fontaines

Lecture en cours : Gagner la Guerre - Jean-Philippe Jaworsky

Café clope. Classique.
Grand soleil qui auréole mon fauteuil. Je m'installe dans le canapé à la recherche d'un peu d'ombre.

J'attaque mon année scolaire mardi et après un long moment de flottement dans le virtuel, je suis plutôt contente de ce retour à la réalité.

J'avance très lentement dans Gagner la Guerre. C'est con a dire mais je crois que c'est par ce que le livre est lourd et je fatigue à le tenir.
Et aussi par ce que je lis d'autres trucs en dilettante. Tenez, par exemple j'ai découvert  Il était une fois... contes en haiku.  (grâce a ma coupine  M.), un magnifique album jeunesse de Agnès Domergue
Le titre est assez explicite : l'auteur se propose de mettre le doigt sur l'essence de chaque conte célèbre. Alors que ceux-ci prennent tant de place dans l'imaginaire collectif, ils sont réduits -ici- à une forme minimaliste et je dois avouer que c'est souvent très réussis. Accompagné par de superbes dessins a l'encre, ces miette de mot tombent souvent avec une incroyable justesse et j'ai vraiment adoré cette découverte. J'ai beaucoup aimé la version de Blanche Neige et celle de la Belle et la Bête. C'est tout en finesse et en poésie, définitivement joli.

Après moult recommandations de la part de ma F. j'ai également cédé à la tentation de relire du Antoine Dole (cf A copier cent fois), cette fois dans un registre plus adulte avec Laisse Brûler. Ce titre cogne tranquillement et je le trouvais déjà hypnotisant avant de commencer. Le résultat est tout à fait a la hauteur. Dans un langage ciselée, détourner, un ton lent et triste, l'auteur nous offre une histoire qui n'a rien de simple avec une simplicité déconcertante. C'est un récit à trois voix. Je. Tu. Il. Chacune est cele d'un homme, un maillon dans une chaine de sentiments ou  la douleur prime.  C'est presque du fantastique a ce stade. Du fantastique très noir.

J'ai été très émue par le personnage de Noah et sa nonchalance désabusée. Avec l'air d'être banal, ce roman en fait se retourne une ou deux fois comme un gant et vous porte au cœur un coup inattendu. Ça vaut vraiment le coup.

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Prise d'une étonnante curiosité cinématographique, j'ai pas moins de cinq nouveau films dans mon inventaire. Vous êtes fiers de moi hein ? 

Bon on va faire ça dans l'ordre. Le premier film vu (au ciné) est également le grand coup de cœur. il s'agit de Pride de Matthew Warshus et qui raconte comment une association Gay & Lesbienne a apporté son soutien aux mineur grévistes sous le régime Tacher. Je sais qu'on sent venir le feelgood movies vu et revu a des kilomètres à la ronde mais ça m'est complétement égal : ça fonctionne ! Et ça fonctionne même du feu de dieu. Ce film est une accumulation de moment jouissifs a regarder qui te donne envie de rire comme un dément, qui insuffle en toi les prémisse d'un vent de révolution qui fait vraiment du bien.
Le casting est au top et c'est vraiment excellent, j'ai adoré ! A voir si vous avez besoin de reprendre du poil de la bête en urgence. Laisser tomber les anti-dépresseurs, ça c'est mieux ;). 


Boostée par cette découverte, j'ai poursuivis ma quête de film qui font du bien avec Télé Gaucho (Michel Leclerc). Ayant beaucoup aimé Le nom des gens, je m'attendais a quelques chose qui ai le même effet. Bon finalement non. C'est sympa mais je comprends mieux que le film ai fait un flop.  Ca fait un peu réchauffé, la plupart des situations sont attendues a deux ou trois originalité près et les personnages n'étant pas spécialement attachants, on a du mal a s’intéresser au concept de cette télé-amateur-libre. J'ai aussi été un peu déçue de retrouvé Sarah Forestier dans un rôle aussi proche de celui de Baya. Enfin peut-ètre qu'il ne l'est pas mais j'ai l'impression de la voir jouer toujours pareil. Bon je critique mais ça m'a fait sourire et c'est pas un mauvais moyen pour occuper une soirée un peu vide. Mais dans l'ensemble c'est assez sans surprise. 

Je voulais également voir Le dernier pub avant la fin du monde (Edgar Wright) depuis un moment. J'ai trouvé ça un peu fou et plutôt chouette même si ça ne m'a pas trop fait hurler de rire. Le film tourne assez vite en nawak assumé, avec des explications capilotractées, des extraterrestres, de la picole, des souvenirs de jeunesse... J'ai été surprise (et contente) de découvrir Martin Freeman au casting. J'ai bien aimé certain gag et globalement, si on excepte le personnage principal, des portraits qui ne sont pas trop clichés contrairement à ce que j'ai cru les premières minutes. Bon voila, ça se regarde bien, y'a même une ou deux réflexion intéressantes vers la fin mais ça ne sera pas un impérissable.



Dans les gros retards à rattraper il y avait aussi Dans la peau de John Malkovitch (Spike Jonze) qui aurait tout a fait trouvé sa place dans la thématique des films WTF. Bon c'est probablement assez inutile d'en faire une critique puisque ce film est déjà une référence mais néanmoins... J'ai bien aimé. C'est très bizarre bien sur, le concept de base étant déjà très très heu... je ne trouve pas de mot élégant. Ça questionne sur tellement de chose : la liberté, l'amour, l'obsession, la vieillesse, le double usage du verbe "pouvoir" ou même la célébrité, votre cerveau finira par rendre l'âme et n'accepter de gérer qu'une ou deux problématique par ce que c'est trop le bordel sinon. Après certaine chose m'échappent comme par exemple le personnage de Maxine qui est une pure tête a claque et qui ne justifie pas trop les passions qu'elle déclenche; mais c'est très subjectif et dans une certaine mesure, ça interroge aussi. Globalement le film nous demande, de manière complétement tordue ce qui nous appartient et ça tend vraiment sur le méta avec le personnage de Malkovitch. Bref c'est cool, mais je pense qu'il faut le revoir pour en saisir toutes les nuances.

Ma dernière découverte date d'hier soir et je suis un peu embêtée parce que je ne sais pas trop ce que j'en ai pensé. Il faudrait que ça murisse encore un peu. C'était Le congrès (Ari Folman) qui interroge le principe de réalité et de perception. Il y a beaucoup de bonne idées et de belles images mais il faut vraiment lâcher prise car parfois ça part un peu dans tous les sens. J'ai passé beaucoup de temps a me demandé comment cela fonctionnait ce qui m'a un peu fait sortir du film. Évidemment ça pose la question de l'utopie, de la mémoire, de la futilité humaine aussi. Ah c'est difficile a expliquer. Ce film est vraiment surprenant en tout cas. On a eau être prévenu ça déconcerte.  Et encore une fois, le film nous demande "Qu'est-ce qui nous définit ? Qu'est-ce qui fait que l'on est soit ? Nous appartenons nous vraiment ?". Bon. A voir pour se faire une opinion, je suis bien en peine de vous donner la mienne.

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Ayant recommencé a bosser, j'ai récupéré dans ma musettes quelques nouvelles anectodes, ça faisait un bail. C'est chouette. J'ai un peu la lemme de développer mais je trouve quand même que bosser en Bibliothèque permet de se retrouvé face a des situations vraiment drôle. Comme par exemple ces deux petits vieux venus emprunté "Le sexe pour les nuls".
Et j'évoque souvent les usagers mais les collègues aussi c'est parfois surprenant. J'en ai un qui a l'air mysanthrope au possible. Il se montre relativement aimable mais un peu brutal avec les lecteurs, et pourtant il crache sur leur gueule des qu'ils ont le dos tourné (et il faut prendre cette expression au sens littéral : il n'attend pas qu'ils aient quitté la pièce). En général ça me met plutôt mal a l'aise mais je n'ai pas pu resister au fou rire quand l'autre jour il m'a designé un mec, avec l'air blasé en soupirant
- Non mais regarde moi celui là. On dirait un porte-manteau. 

Bref, Welcome dans le monde chelou des livres. ^^

Bon je sais que c'est dimanche mais quand même il faut que je bosse. 
Je vous lache sur un peu de musique , par ce que je m'accorde souvent une demi-heure de danse épileptique ces temps ci et que du coup, ça se partage. 



Bien à vous, Scrat