mercredi 18 février 2015

Porte dérobée

Lecture en cours : Moi, Lucifer - Glenn Duncan


Classique café-au-lait-clope avec l'option rayon de soleil. Ce qui fait, certes, des reflets sur l'écran, mais bon quand même dans l'ensemble ça fait du bien. 

- L'hivers me rend folle.
- Ce n'est pas l'hivers. C'est le vent, Betty.

Bon, bref, ma vie se résume tristement à : avancer sur mon projet de ré-écriture, avancer un peu dans les autres cours, préparer des cours pour les ateliers d'écriture, lire, regarder des films et des séries. Et on repart à zero.
Bon j'ai quand même passé le week end de St Valentin le plus FAT du monde, entre deux journées repetitives =D.

Travaillant à la bibliothèque, j'ai accès a deux trois trucs rigolos genre le-moteur-de-recherche (ouuh c'est la teuf) et j'ai découvert qu'il existait une préquelle à la Trilogie Bartimeus. Ça s'appelle L'anneau de Salomon et c'était plutôt chouette. Loin derrière la série d'origine, mais quand même, j'ai beaucoup aimé retrouvé ce djinn insolent et ses emmer.. heu.. ses aventures. Le personnage humain qui l'accompagne est cette fois une nenette, encore plus tête-à-claque que Nathaniel, mais bon, on est du point de vue de Bartimeus donc c'est assez logique finalement, et l'ensemble est assez bien ficelé, quoique nettement plus "classique" dans sa résolution. 

J'ai aussi lu le -très court- Cytomegalovirus, le journal d'hospitalisation de Hervé Guibert. Sans contexte évidemment, le texte n'est pas très exaltant (en dehors de cette écriture crue qui vaut de toute façon le détour) mais avec les infos sur l'intertextualité des œuvres de Guibert, ça devient vite très émouvant. Ce dernier texte annonce vraiment les événements qu suivront dans la vie de l'auteur, soit sa tentative de suicide et sa mort, environ deux mois après. Ce journal c'est celui d'un homme qui abandonne doucement, qui cède la place à la maladie.

Moins tragique (mais le registre n'a rien à voir, il faut l'admettre) avec la bande dessinée Adios Muchachos de Daniel Chavarria. L'histoire est plutôt cool avec un bon rythme et un ton très nonchalant, quelques rebondissements inattendus. Je n'y ai pas trouvé une grande profondeur au niveau de l'intrigue et des personnages mais bon, j'ai lu ça au taff aussi, donc ça m'a peut-ètre échappé. En tout cas, la BD est bonne.

Et enfin, après avoir rencontré Xavier Mauméjean dans le cadre de mes cours (conférence géniale, trop courte à mon gout) j'ai eu envie de lire un peu ses roman. Le seul disponible était L'ami de toujours, un roman ado. Il y avait vraiment de très bonne idées et le dénouement, bien que je l'ai sentit venir assez vite, est fort bon. Un bémol néanmoins (même si cela finit par se justifier, du moins en partie) : On suit un jeune homme, petit génie geek qui écrit dans son journal. Dans les faits aucun problème. dans la forme... Et bien cette adresse directe a un journal intime "Cher journal, tu sais..." casse complétement le rythme et le personnage. J'ai bugé dessus a chaque fois. Impossible de m'y habitué. Ça ne sonne pas du tout réel : le protagoniste est trop âgé pour rédiger réellement ainsi. La multiplication de référence pop-culture semble aussi relativement forcé. Bon après comme je l'ai dit, on peut finir par y trouvé une explication, quoi qu'elle ne soit pas explicite, mais vu qu'il faut attendre le dénouement, ça parasite tout de même la lecture pendant un certain temps. Bref, je tenterai un autre roman de cet auteur néanmoins car les sujets qu'il aborde me plaise et que l'écriture réussit à créer une vraie ambiance.


Sur les conseils de F., après un débat enflammé sur Ryan Gosling (non je déconne), j'ai regarder le film canadien : Une fiancée pas comme les autres (Craig Gillepsie). C'était absolument brillant. Très bizarre de prime abord, mais finalement pas tant que ça, j'ai trouvé le film extrêmement cohérent et sensible, avec un jeu d'acteur au poil et un propos jamais trop explicite ni trop incompréhensible. Tout en subtilité, ce film aborde des sujets grave sans jamais être trop grave lui-même. Le spectateur n'est pas opressé et pourtant, impossible de resté de marbre. C'est très bien fait, sans que la narration ne semble jamais forcée. Vraiment, ce petit bijoux est trop méconnu.


J'ai aussi fait un tour du côté des documentaires (c'est assez rare pour être remarqué) avec Les rêves dansants, qui retrace l'aventure proposé à de jeunes ados inexpérimentés de mettre en scène le spectacle Kontakthof de Pina Bauch. L'experience est interessante et nous monte à la fois le milieu très dur de la danse (bien que le documentaire s'évertue a donner une impression globale de camaraderie, on devine cette dureté en filigrane) et une expérience humaine assez touchante. Les protagonistes deviennent des personnages de fiction mis en scène par la caméra et il ne manque pas grand chose pour que le documentaire soit un vrai film de fiction. ca m'a beaucoup plus même si on assiste pas au tout début des repetitions ce qui m'aurait interessé, car l’évolution des ados est déjà bien entamé au début de l"histoire. 


J'ai finalement été au cinéma pour voir le nouveau Disney-Pixar, aka Les nouveaux Heros (Don Hall) et c'était carrément cool. Le film fonctionne tant pour les enfants que pour les adultes et j'ai trouvé que c'était assez dans la ligné de Les mondes de Ralph, avec des héros attachants mais ayant aussi leur faiblesse, des moments d'humour, de smoment d'action, des moment d'émotion, brf un ensemble plutôt bien dosé et beaucoup moins edulcoré que je ne le craignais. Sans compter bien sur le personnage de Baymax qui apporte une vraie fraicheur au film. 

Cette armure contrarie mon image réconfortante


Vivant dans la crainte du spoil depuis un petit moment, je me suis enfin décidé a bidgewatcher (ouuuh la francisation qui fait mal) la saison 4 de Hero Corp. Les retours que j'en avais eu étaient plutôt négatifs et pourtant... bah j'ai beaucoup aimé. J'ai même trouvé qu'a bien des égards, le resultat était meilleur que pour la saison 3. Bon il y a bien quelques moment de WTF mais dans l'ensemble j'ai trouvé l'évolution des personnages assez logique (genre Doug, ou Mique), une intrigue qui se tient et l'humour était au rendez-vous. J'ai trouvé que ça passait nickel et qu'il y avait même deux ou trois moment assez badass. Bon ok, le nouveau generique est a chier mais a part ça...  Maintenant que je l'ai vu, la question que je me pose est donc : As-je envie de savoir pourquoi mes amis n'ont pas du tout aimé cette saison ? Je me tate encore...


Quoi qu'il en soit le test sur les perso d'HC est en cours de création (oui, bon, je sais, mes tests... voila) et je vous le posterai un de ces quatre (disons, quand j'aurai finis de rediger ma seconde nouvelle.)

Bien à vous, Scrat

lundi 2 février 2015

Chapelle

Lecture en cours : L'anneau de Salomon - Jonathan Stroud


Canapé et bouillotte. Il arrive quand le printemps ?

Je voulais écrire un article plus tôt et a force de repoussé le moment, je me retrouve avec pas mal de nouveautés sur les bras. Doooonc tout de suite, une clope et un peu de musique pour se donner le courage d'attaquer.



Dans la catégorie cinéma les nommés ont connu des jours meilleurs. 

J'ai regarder le vieillissant -et pourtant culte si j'en crois internet- The princess Bride (Rob Reiner). Le film est une comédie parodique des films d'aventure/amour/fantasy et  assume son aspect conte-de-fée-de-cape-et-d'épée. Je pense honnêtement que le film a trop vieillit pour que je puisse l'apprécié pleinement. Les retournements de situations sont attendus et parfois incohérents, l'héroïne est assez needy, les gentils et les méchants sont bien chacun dans leur cases.... bref. Je sais que le film est très conscient de ça et qu'il joue avec les clichés mais l'humour ne fait pas toujours mouche et le cinéma a trop évolué pour que je puisse me dire "ah c'est bien vu!". Cela dit ça reste un moment sympa à passer mais vraiment sans plus. 

C'était toutefois plus intéressant que le DVD que j'ai ensuite chipé à la bibliothèque, soit The Bling Ring (Sofia Coppola). Basé sur un fait divers, le film n'apporte pas grand chose, ni au monde de l'adolescence, ni au monde des stars. J'ai trouvé l'ensemble franchement pauvre, puisque l'histoire se résume en une ligne de scénario et que tout le reste n'est que remplissage et paillettes. Tout manquait de profondeur, surtout les personnages (le seul qui ne soit pas complétement aseptisé est celui interprété par Emma Watson et ce perso est insupportable). Bref cette production est complétement oubliable, sans aucun enjeu. L'avantage c'est que, c'est tellement plat qu'on pourrait difficilement dire que le film est ridicule ou un peu Z. La réalisatrice a eu l'air de se faire chier à mourir pendant le tournage et s'est contenté de filmer les acteurs qui vraisemblablement ne s'amusaient pas plus. Franchement, je pense que sur ce genre de concept, il y a moyen de beaucoup plus s'amuser en se réunissant avec des potes et en délirant sur " T'imagine tout ce qu'on ferrait si on était bourré de thunes? "

Ce week-end j'ai aussi profiter de la visite de mon ami A. pour aller payer une place honteusement chère au cinéma du coin. Argent fort mal dépensé s'il en est, pour voir Charlie Mortecai (David Koepp). Bon à sa décharge, la séance était en VF, mais très honnêtement, je ne pense pas que cela ai suffit à ruiner le film. C'était juste... lourd. L'humour était tellement gros pâté que ça en devenait gênant. Honnêtement il y avait les ingrédients pour faire un petit film d'arnaque, pas révolutionnaire mais sympa mais le film veut en faire trop dans l'absurde, sans le maitriser et ça tombe systématiquement à l'eau. L'histoire est bâclée, les personnages sont sans saveur et têtes-à-claques, la mise en scène est parfaitement convenue. Bref ça ne vaut vraiment vraiment pas le coup. Pour moi c'en est un peu finit de Johnny Depp. A mon sens ça faisait un moment qu'il partait en couille néanmoins je lui laissais le bénéfice du doute, mais là... Le pauvre garçon enchaine les bides de manière beaucoup trop systématique. Putain et dire que c'est la même personne qui a jouer Edward aux mains d'argent.. Brr..

Le bilan filmique serait donc tout à fait triste s'il n'y avait pas eu un autre détour au cinéma, qui rattrape en grande partie ces trois déceptions : The Theory of Everything (James Marsh) un film sur le mathématicien Stephen Hawking, enfin surtout sur sa vie et sa maladie dégénérative. Alors je sais qu'un certains nombre d'artifices de mise en scène crèvent les yeux, mais je m'en fiche totalement. Ce film m'a vraiment choquée et troublée et je sais que c'est facile mais putain, ce que c'était dur. Les deux jours qui ont suivit, certaines images me revenaient, avec beaucoup de violence. Malgré l'intimité, la sur-présence du corps, la film n'est jamais voyeur ou racoleur. La performance de l'acteur principal (Eddie Redmayne) est -est-ce utile de le préciser- carrément bluffante ? Je ne sais pas si le film est objectivement bon mais pour moi, c'est clair il a fonctionné, à fond, un peu trop même sans doute. Un seul petit défaut ? J'aurais peut-ètre aimé qu'on en apprenne davantage sur les recherches de Stephen et sur son rapport au travail, mais le film étant déjà pas mal long, cela me semble très cohérent que cela n'ai été que survolé.

A part ça, un peu de lecture (oui, ça m'arrive) et même de TRÈS BONNES lectures,  à commencer par des bandes-dessinés. 

La première était Azimut, série en cours signé par Lupano et Andréae. Dans un univers de fantasy / steampunk on suit une étonnante aventure à la alice-in-wonderland. Il n'en existe que deux tomes à l'heure actuelle donc il n'y a pas encore mille chose à en dire mais ça commence très bien, j'aime énormément l'univers, les idées bizarres et brillantes (comme celle qui déclenche en grande partie l'action : le Nord a disparu), ainsi que cette aventure contre le temps qui passe, parsemé de seigneurs étranges, de divinités de sables, d'oiseaux de fer etc etc... 


La seconde était Le chevalier d'Eon, signé par une jeune femme issue de ma formation (ouiiii c'est classe), Agnès Mauprè. 
J'ai beaucoup aimé ce premier opus sur les aventures de Charles de Beaumont, espion français qui est resté célèbre dans les esprits pour son androgynie et ses déguisements féminins (sa légende vient du fait que le doute sur son sexe demeura toute sa vie et ne fut levé qu'a sa mort). Une BD historique et romancée, qui est fort chouette et dont j’attends maintenant le tome 2 (... story of my life). 



Et puis sinon, en sus d'avoir liquidé les nouvelles pour adultes de Roald Dahl : Bizzare ! bizarre ! que ma douce C. m'avait offert à Noël, j'ai aussi lu un putain de classique de ouf qui m'avait jusqu'alors échappé. Gros pavé de la littérature de seulement 180 pages (mais quelles pages !) : Des souris et des hommes de John Steinbeck. Et je me dis que rien ne me sert davantage le cœur que l'innocence sacrifiée (ou sacrifiante....).  Je retrouve le même sentiment que pour les personnages de Daniel Keyes, cette injustice immuable de l'intention qui diverge tellement du fait. Ce mal produit en tout ingénuité... Cette fragilité de la déficience mentale... 
Ce roman est court certes, mais la profondeur du propos est abyssale. Le portrait est sans fioritures et aussi cruel que juste. Non vraiment ce roman est un sacré coup de cœur. Difficile je pense qu'il ne soit autrement.

A part ça, j'ai également lu un autre recueil, de Kate Braverman : Bleu éperdument. l'intertextualité brouille les pistes, car de nouvelles en nouvelles cela pourrait toujours être la même femme. Incessante variation du même portrait, ce recueil taillé dans une langue complétement envoutante, sensuelle et poétique nous parle pourtant avec beaucoup de désespoir, de femmes à deux doigt de la rupture, en équilibre sur un fil de rasoir, entre envol et chute mortelle... J'ai été bluffée par le style, contaminée par l'ambiance.
C'est vraiment, vraiment un très beau texte, intelligent et bien construit qui arrête de temps, qui cristallise l'émotion, qui brule la vie à grandes flambées silencieuses. Baigné de bleu et de vert qui sont autant de prison, ces lumière roses et jaunes de fin d’après-midi parfumés d'alcool nous emportent dans une valse sensible, proche de l'écorchure. A lire vraiment si vous le pouvez.  

Songeant aux chinois d'antan, elle réalisa qu'ils prenaient toujours 
 pour concubines des poétesses. Des poétesses qui partageaient le lit 
des seigneurs de guerre. Qui écrivaient à l'encre d'or. Qui fumaient de 
 l'opium et mangeaient des orchidées.
Vénérées dans toutes les nuances, à travers les oiseaux, la soie, 
les rituels, elles vivaient dans un monde inchangé depuis plus d'un 
millénaire. Et l'après-midi avait la teinte jaune de l’absinthe et 
de l'amende, des oranges brulées et des chrysanthèmes. 
Et dans le ciel immatériel, un cortège de cerf-volants. 


Je vous laisse sur ce morceau qui est mon fond sonore le plus fréquent du moment. Take Care. 

Bien à vous, Scrat