lundi 2 février 2015

Chapelle

Lecture en cours : L'anneau de Salomon - Jonathan Stroud


Canapé et bouillotte. Il arrive quand le printemps ?

Je voulais écrire un article plus tôt et a force de repoussé le moment, je me retrouve avec pas mal de nouveautés sur les bras. Doooonc tout de suite, une clope et un peu de musique pour se donner le courage d'attaquer.



Dans la catégorie cinéma les nommés ont connu des jours meilleurs. 

J'ai regarder le vieillissant -et pourtant culte si j'en crois internet- The princess Bride (Rob Reiner). Le film est une comédie parodique des films d'aventure/amour/fantasy et  assume son aspect conte-de-fée-de-cape-et-d'épée. Je pense honnêtement que le film a trop vieillit pour que je puisse l'apprécié pleinement. Les retournements de situations sont attendus et parfois incohérents, l'héroïne est assez needy, les gentils et les méchants sont bien chacun dans leur cases.... bref. Je sais que le film est très conscient de ça et qu'il joue avec les clichés mais l'humour ne fait pas toujours mouche et le cinéma a trop évolué pour que je puisse me dire "ah c'est bien vu!". Cela dit ça reste un moment sympa à passer mais vraiment sans plus. 

C'était toutefois plus intéressant que le DVD que j'ai ensuite chipé à la bibliothèque, soit The Bling Ring (Sofia Coppola). Basé sur un fait divers, le film n'apporte pas grand chose, ni au monde de l'adolescence, ni au monde des stars. J'ai trouvé l'ensemble franchement pauvre, puisque l'histoire se résume en une ligne de scénario et que tout le reste n'est que remplissage et paillettes. Tout manquait de profondeur, surtout les personnages (le seul qui ne soit pas complétement aseptisé est celui interprété par Emma Watson et ce perso est insupportable). Bref cette production est complétement oubliable, sans aucun enjeu. L'avantage c'est que, c'est tellement plat qu'on pourrait difficilement dire que le film est ridicule ou un peu Z. La réalisatrice a eu l'air de se faire chier à mourir pendant le tournage et s'est contenté de filmer les acteurs qui vraisemblablement ne s'amusaient pas plus. Franchement, je pense que sur ce genre de concept, il y a moyen de beaucoup plus s'amuser en se réunissant avec des potes et en délirant sur " T'imagine tout ce qu'on ferrait si on était bourré de thunes? "

Ce week-end j'ai aussi profiter de la visite de mon ami A. pour aller payer une place honteusement chère au cinéma du coin. Argent fort mal dépensé s'il en est, pour voir Charlie Mortecai (David Koepp). Bon à sa décharge, la séance était en VF, mais très honnêtement, je ne pense pas que cela ai suffit à ruiner le film. C'était juste... lourd. L'humour était tellement gros pâté que ça en devenait gênant. Honnêtement il y avait les ingrédients pour faire un petit film d'arnaque, pas révolutionnaire mais sympa mais le film veut en faire trop dans l'absurde, sans le maitriser et ça tombe systématiquement à l'eau. L'histoire est bâclée, les personnages sont sans saveur et têtes-à-claques, la mise en scène est parfaitement convenue. Bref ça ne vaut vraiment vraiment pas le coup. Pour moi c'en est un peu finit de Johnny Depp. A mon sens ça faisait un moment qu'il partait en couille néanmoins je lui laissais le bénéfice du doute, mais là... Le pauvre garçon enchaine les bides de manière beaucoup trop systématique. Putain et dire que c'est la même personne qui a jouer Edward aux mains d'argent.. Brr..

Le bilan filmique serait donc tout à fait triste s'il n'y avait pas eu un autre détour au cinéma, qui rattrape en grande partie ces trois déceptions : The Theory of Everything (James Marsh) un film sur le mathématicien Stephen Hawking, enfin surtout sur sa vie et sa maladie dégénérative. Alors je sais qu'un certains nombre d'artifices de mise en scène crèvent les yeux, mais je m'en fiche totalement. Ce film m'a vraiment choquée et troublée et je sais que c'est facile mais putain, ce que c'était dur. Les deux jours qui ont suivit, certaines images me revenaient, avec beaucoup de violence. Malgré l'intimité, la sur-présence du corps, la film n'est jamais voyeur ou racoleur. La performance de l'acteur principal (Eddie Redmayne) est -est-ce utile de le préciser- carrément bluffante ? Je ne sais pas si le film est objectivement bon mais pour moi, c'est clair il a fonctionné, à fond, un peu trop même sans doute. Un seul petit défaut ? J'aurais peut-ètre aimé qu'on en apprenne davantage sur les recherches de Stephen et sur son rapport au travail, mais le film étant déjà pas mal long, cela me semble très cohérent que cela n'ai été que survolé.

A part ça, un peu de lecture (oui, ça m'arrive) et même de TRÈS BONNES lectures,  à commencer par des bandes-dessinés. 

La première était Azimut, série en cours signé par Lupano et Andréae. Dans un univers de fantasy / steampunk on suit une étonnante aventure à la alice-in-wonderland. Il n'en existe que deux tomes à l'heure actuelle donc il n'y a pas encore mille chose à en dire mais ça commence très bien, j'aime énormément l'univers, les idées bizarres et brillantes (comme celle qui déclenche en grande partie l'action : le Nord a disparu), ainsi que cette aventure contre le temps qui passe, parsemé de seigneurs étranges, de divinités de sables, d'oiseaux de fer etc etc... 


La seconde était Le chevalier d'Eon, signé par une jeune femme issue de ma formation (ouiiii c'est classe), Agnès Mauprè. 
J'ai beaucoup aimé ce premier opus sur les aventures de Charles de Beaumont, espion français qui est resté célèbre dans les esprits pour son androgynie et ses déguisements féminins (sa légende vient du fait que le doute sur son sexe demeura toute sa vie et ne fut levé qu'a sa mort). Une BD historique et romancée, qui est fort chouette et dont j’attends maintenant le tome 2 (... story of my life). 



Et puis sinon, en sus d'avoir liquidé les nouvelles pour adultes de Roald Dahl : Bizzare ! bizarre ! que ma douce C. m'avait offert à Noël, j'ai aussi lu un putain de classique de ouf qui m'avait jusqu'alors échappé. Gros pavé de la littérature de seulement 180 pages (mais quelles pages !) : Des souris et des hommes de John Steinbeck. Et je me dis que rien ne me sert davantage le cœur que l'innocence sacrifiée (ou sacrifiante....).  Je retrouve le même sentiment que pour les personnages de Daniel Keyes, cette injustice immuable de l'intention qui diverge tellement du fait. Ce mal produit en tout ingénuité... Cette fragilité de la déficience mentale... 
Ce roman est court certes, mais la profondeur du propos est abyssale. Le portrait est sans fioritures et aussi cruel que juste. Non vraiment ce roman est un sacré coup de cœur. Difficile je pense qu'il ne soit autrement.

A part ça, j'ai également lu un autre recueil, de Kate Braverman : Bleu éperdument. l'intertextualité brouille les pistes, car de nouvelles en nouvelles cela pourrait toujours être la même femme. Incessante variation du même portrait, ce recueil taillé dans une langue complétement envoutante, sensuelle et poétique nous parle pourtant avec beaucoup de désespoir, de femmes à deux doigt de la rupture, en équilibre sur un fil de rasoir, entre envol et chute mortelle... J'ai été bluffée par le style, contaminée par l'ambiance.
C'est vraiment, vraiment un très beau texte, intelligent et bien construit qui arrête de temps, qui cristallise l'émotion, qui brule la vie à grandes flambées silencieuses. Baigné de bleu et de vert qui sont autant de prison, ces lumière roses et jaunes de fin d’après-midi parfumés d'alcool nous emportent dans une valse sensible, proche de l'écorchure. A lire vraiment si vous le pouvez.  

Songeant aux chinois d'antan, elle réalisa qu'ils prenaient toujours 
 pour concubines des poétesses. Des poétesses qui partageaient le lit 
des seigneurs de guerre. Qui écrivaient à l'encre d'or. Qui fumaient de 
 l'opium et mangeaient des orchidées.
Vénérées dans toutes les nuances, à travers les oiseaux, la soie, 
les rituels, elles vivaient dans un monde inchangé depuis plus d'un 
millénaire. Et l'après-midi avait la teinte jaune de l’absinthe et 
de l'amende, des oranges brulées et des chrysanthèmes. 
Et dans le ciel immatériel, un cortège de cerf-volants. 


Je vous laisse sur ce morceau qui est mon fond sonore le plus fréquent du moment. Take Care. 

Bien à vous, Scrat

1 commentaire:

  1. Elle est en train de bosser sur le tome 2, elle attendait d'avoir signé officiellement le contrat pour le deuxième, et depuis quelques mois ça y est!

    ;D

    Larmes et larmes pour Theory of Everything xD Joli flou artistique du coup pendant tout le film.
    Et je n'irai donc pas perdre mon temps avec Charlie Mortdecai.

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