dimanche 21 septembre 2014

Bassins

Lecture en cours : Gagner la guerre - Jean Philippe Jaworsky

Thé sucré au lait et aux épices, roulée en boule dans mon canap, blottie dans mon jean troué du dimanche. 

Contrairement à l'année dernière je m'astreint à une vie un poil moins mollusque. Bon le fait de devoir sortir tous les jours pour aller au taff doit jouer mais quand même, je suis plutôt contente de moi. Et j'arrive même a me sortir de la tentation crasse de regarder en boucle toujours les 15 mêmes films. C'est marrant cette tendance que j'ai à préféré regardé des films "valeurs sûres", quitte a m’ennuyer un peu plutôt que de prendre le risque de regarder de nouveaux films.  Mais je réfléchirais à ça un autre jour. 

La première solution pour pallier a cette frilosité ridicule.. ben c'est d'aller au cinéma. Je veux dire, une fois que tu as raqué ta place et que tu es assis dans la salle, difficile de changer d'avis et de se dire "ah non tiens finalement je vais regarder Good Morning England pour la millième fois".
La semaine dernière, je me suis donc offert une session ciné intensive avec un collègue de Créa et on s'est payé le luxe de deux séances à suivre. 

La première c'était Jimmy's Hall, le nouveau (bon.. relativement nouveau) Ken Loach. Je connais assez mal ce réal d'ailleurs mais pour ce que j'ai vu, je trouve qu'il traite toujours de sujets sérieux voir assez durs mais sans que ses films ne soient jamais sombres ou badants. Un bon point pour lui. Du coup Jimmy's Hall.. Bah ma foi j'ai beaucoup aimé, j'ai du résister à la tentation de me mettre à danser dans la salle de ciné. Je ne connaissais pas du tout le type dont le film est inspiré et j'ai fais quelques micro-recherches sur ce sujet. Le film est assez fidèle et semble respecter l'ambiance de l'époque. Cela dit ça reste aussi assez bon-enfant, voir un peu superficiel. On évite certains écueil et -vous l'aurez compris si vous lisez ce blog- ça suffit à me faire apprécier, ou du moins estimer, un film. Bref c'était cool, voila, profitez donc des dernières séances pour le découvrir, à mon avis il ne restera plus à l'affiche très longtemps.

La seconde séance (vingt minutes et dix chouquettes plus tard) c'était pour voir le film Maestro (Léa Fazer), hommage non dissimulé à Eric Romer (dans le film Cedric Rover .. bon). Avec la poésie un peu cheap et la lenteur douce qui rappelle tant le réalisateur, on suit un acteur en mal de film qui se retrouve embauché dans ce film d'auteur aux moyen minimaliste. En plus de porté un regard tendre et amusé sur le monde du cinéma, ce film à la qualité d'aimer les gens qu'il met en scène. sans être caricatural, c'est simple et je me suis bien marrée par moment sans jamais avoir l'impression de me moqué de qui que ça soit. C'est donc un beau film touchant et tranquille, qui laisse une petit touche d'amertume-douce dans votre esprit après consommation. Et en plus ça vous donnera l'occasion de mater la jolie Déborah François ce qui ne se refuse pas. 

Bon sinon j'ai regardé La Planète au trésors, film Disney que j'avais manqué à l'époque et que je n'avais pas prit le temps de regarder jusqu'à cette semaine.  Y'a pas grand chose à en dire, c'est cool, avec des rouages narratifs que je connais par cœur tellement le fonctionnement des Disney sont devenu évident et systématique pour moi. L'histoire est classique avec un héros agréable et pas de romance à la vas-y-que-j'te. Pour moi, le gros gros bonus de ce dessin-animé c'est l'univers. Un peu Sf-steampunk-fantasy, le mélange est réussit et j'aurais vraiment aimé m'attarder et découvrir plein d'autre trucs sur son fonctionnement. Évidemment l'essentiel nous est donné pour l'histoire et il n'y avait pas forcément besoin d'en faire plus mais pour le coup... Je n'en reviens pas de dire ça mais j'aurais apprécié une suite, pour le plaisir d'en voir d'avantage sr ce monde qui à l'air très cool. 

Ma dernière découverte filmique date d'hier soir et j'ai vraiment du me forcé pour me lancer car je sentais bien que je n'allais pas m'attaquer a une œuvre légère, facile, feelgood ... Il s'agit de Les bêtes du sud sauvage (Benh Zeitlin) que je ne vais pas présenter en détail par ce que bon.. quatre oscar plus tard, tout le monde connait. Je n'étais pas hyper chaude à l'idée de le regarder pour être honnête, mais bon, soucieuse d'accroitre ma culture dans le domaine du ciné, je me suis dit qu'il fallait quand même y passer.  D'autant que avant de le regardé, j'étais tombée sur une critique qui disait que la gamine était bien brave mais fort tête à claque, comme je le pressentais. Ce n'est d'ailleurs pas faux-faux mais beaucoup moins que ce que je craignais en fait. 
Je dirais que je me suis pas mal ennuyée durant la première partie du film (... une heure environ) jusqu'à ce que, brusquement, la grâce m'atteigne en pleine tronche. C'est un putain de superbe film qui m'a finalement tiré toutes les larmes de mon corps. Après le réalisme cru de la première partie, j'ai commencé à percevoir l'allégorie poétique derrière les images et.. pfiou... Quelle force ! La scène qui m'a le plus bouleversé est celle de la "révélation", quand le père et sa fille se hurle dessus, se balance des coussins et des peluches à la gueule et se heurte à inéluctabilité. Certaine choses ne s'évite pas et on à pas le droit de tenter de les esquiver pour autant. J'ai finis par aller poser ma tête sur mon chat pour sentir son cœur et sa respiration. J'aurais voulu avoir d'autre chose vivante autour de moi et réitéré le processus. C'est un peu difficile d'en parler mais vraiment, j'ai eu envie de serrer mon écran dans mes bras pendant le défilé du générique. C'était beau. Pas facile mais sacrément beau. Franchement, ça ne se fait pas de faire des films pareils !

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Les autres soirées de ma semaines, je les occupé à regardé la série The Musketeers. C'est franchement pas aussi bien que ce que l'on pouvait espérer d'une série de la BBC. Historiquement c'est moyen. Bon la série ne prétend pas s'inspirer du roman de Dumas, simplement de ses "personnages". Le soucis c'est que ces cons là m'ont ruiné Aramis dès sa première apparition. Enfin "ruiné"... C'est pas que le personnage soit nul.. C'est juste que c'est pas Aramis quoi !
Je sais que le film Les trois mousquetaires de Paul WS Anderson a tendance a faire marrer les gens et j'avoue c'est abusé sur plein de points. mais au niveau des personnages ont ne m'ôtera pas de l'idée que c'était mieux vu que dans cette série. Ne hurlez pas tout de suite, je m'explique. Certes il y a pelin de liberté de prise et de cliché ricain introduit dans le film et je ne peux pas franchement défendre ça. Mais j'ai trouvé que les personnages principaux étaient bons. J'y avais retrouvé Athos, Porthos, D'Artagnan et Aramis dépeint avec le même humour un peu moqueur que dans les romans. Et ça ben... je trouve ça cool. Dans la série de la BBC, D'Artagnan est intrépide mais pas très fin, alors que .. ben pour moi c'est un personne qui est aussi rusé et malicieux et là .. ça disparait un peu. Pour revenir à Aramis, ce qui est cool dans les livres c'est son ambiguité avec son rapport a la religion (et aux femmes). Là c'est juste devenu un séducteur, certes sympathique mais sans le côté super drôle de l'homme d'église qui bute quinze soldat à la minute.  Bon voila, j'ai rien contre le fait de faire les chose autrement mais là j'ai trouvé ça un peu raté. le reste de la série bon, c'est sympa, une intrigue close par épisode avec des p'tits fils rouges qui ressortent de temps en temps avec des perso comme Milady. C'est sympa dans le fond mais pas très révolutionnaire. Cela dit, Capaldi est vraiment excellent en Cardinal de Richelieu et j'ai super hâte de le voir en Docteur Who \o/ . 

Petite mention pour le générique que je trouve assez jouissif pour une raison qui m'échappe par ce que ça ne va pas DU TOUT avec l'ambiance.


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 Bon a part ça, outre la lecture assez prenante de Jaworsky , j'ai lu un nouveau roman de Marie-Aude Murail que je ne connaissais pas encore : Papa et maman sont dans un bâteau, et Surprise ! Je crois bien que c'est la première fois que je suis déçue en lisant un roman de Marie Aude Murail. Bon attention, ce n'est pas un mauvais roman mais.. J'étais habitué a plus de subtilité dans les personnage, plus de finesse dans le tissage des fils de l'intrigue. J'ai trouvé que les rôles étaient un peu trop distribué dès le début et qu'ils ne bougent plus après. Voila pour les défauts. On retrouve néanmoins l'écriture entre émotion et humour de l'auteure ce qui fait forcement du bien.
Il m'est néanmoins apparu pour la première fois que madame Chapiro, cette psychologue qui est présente dans un grand nombre de romans de Marie-Aude Murail était possiblement un avatar de l'auteure.Ca rend le truc vachement touchant pour tout avouer. 

- C'est Esteban qui a raison : on est entouré de robots humanoïdes, des gens qui fonctionnent au lieu de vivre, et qui ne pense qu'a produire, à faire produire. Produire quoi ? Des objets de merde qui se détraquent. On se tue au boulot pour acheter des objets de merde qui transforment votre maison en cimetière des éléphants. [...] Je suis en prison finalement.
- En prison ?
- Et on voudrait faire de moi un maton
- Un maton ?
- Un gardien de prison.
- J'avais compris. Votre fils il a compris. Il est d'accord avec vous. Il n'aime pas les robots humanoïdes par ce que bon... Il vous aime, vous.
Elle parlait d'une voix terne. C'était une femme à bout de force qui était en face de Doinel. C'était une femme malade, physiquement malade. Et qui cherchait a aider les autres. [...]
- Soignez-vous, lui dit-il
Elle se dégagea doucement alors il posa la main sur son bras :
- Et guérissez.
- Je vais réfléchir à cette option. Parce que bon.. Je ne suis pas pressée de rejoindre vos éléphants.

Et puis sinon, un collègue au taff, voyant que je m’intéressais aux contes de fée m'a collé le premier tome de la Bande Dessiné "A l'origine des contes" qui imagine une histoire réelle ayant inspiré les Frères Grimm. C'est... bien. Sans plus. Ce premier opus concerne Blanche Neige et il y a quelques bonnes idées.  Globalement j'ai trouvé que la ré-écriture manquait d'initiative et que les passage où on voit les frères Grimm en train de lire l'histoire ont tendance a casser le rythme.  Mais sinon c'est plutôt chouette, le concept est prometteur en tout cas.

Voila voila, c'est tout pour le moment, et vu que je commence a me payer un début de mal de crane (assez typique du dimanche ça aussi),  je cours me gober un doliprane et me noyer sous une douche chaude.

Bien à vous, Scrat

dimanche 14 septembre 2014

Hammam Sauvage


Café au lait et tartines à la confiture de banane.

Réveil tardif, porte d'entré entrebâillée entre rêves chelous et réalité (un peu chelou aussi ..)

Je ne me souviens pas du début par ce que je ne me souviens JAMAIS du début. Je communique avec un pote (Y.) via webcam interposée. La ville descend vers l'eau plateau après plateau. D'en bas on dirait le rouage d'un mécanisme de montre, la ville ressemble a un escalier de métal sur maisons de pierre. En bas les ponts qui enjambent les fleuves sont rouillés, d'un roux usé, mais plus on regarde les hauteurs de la ville, plus tout devient étincelant, jusqu’à un dôme d'or, tout là haut, au somment de la colline.  Mon pote Y. et moi on continue un peu à se parler, c'est le fil rouge du rêve. Dans les rues pavées, je suis avec une amie (F. celle du Master) et on enquête. On voit une femme les bras chargés d'echarpes multicolores qui descend un escalier étroit, de bois, de guingois, construit à l’extérieur de la maison qu'elle desserre. On comprend que la femme laisse son appartement vide. Une location d'été peut-ètre ?  On récupère les clés qu'elle a laissé dans la boite aux lettres et on grimpe dans les étages. On sait qu'on doit vite se cacher dans l'appartement avant que la concierge ne nous voit. Mais quand on entre dans la chambre, il y a encore trois personne à l’intérieur. Par miracle ils ne nous voient pas. Nous quittons la pièce à la moquette crème sur la pointe des pieds (entre temps je crois que la bicoque est devenue un hôtel de luxe...) On guète un peu partout sur le pallier. On voit un homme un peu dégarni se laver les cheveux avec sa brosse à dent dans le lavabo collectif.  Je repère la concierge derrière nous. Merde on est prise ! Mais F. se penche a l'oreille d'un monsieur aux long cheveux blonds qui fait des pompes au milieu du couloir dans un body de lutte rouge (oui..). Il nous fait signe de le suivre. Il sait où se trouve ce que l'on cherche. Dans une pièce à l'autre bout de l’hôtel nous découvrons une antiquité : une combi grandeur nature en plastique made in "le journal de mickey". Une rareté qui va nous permettre de ... Je ne sais pas exactement. On est trois copines maintenant et pour fêter ça elles inventent une chanson sur l'air d'un Disney. Je ne sais plus lequel. Coupure. Nous sommes dans la même pièce, plein de meuf par petit groupe, je les connais toutes, j'ai l'impression qu'on forme un gang.  Je fume beaucoup. Tout le monde fume. Pour les grosses fumeuses comme moi chaque cigarette devient un miracle, un trésor rare. Je fais croire a tout le monde qu'il ne me reste plus qu'une clope pour le trajet retour. Les alliances commencent a devenir haine, c'est bizarre, ça va très vite. Mes copines ressemblent vachement a des princesses Disney : je pense qu'elle sont en train de se transformer. Je m'échappe avant qu'il n'y ai vraiment plus de cigarette. Je retrouve mon pote Y. Il me porte pour passer la passerelle de fer, moi je porte l'ordinateur et je vois les photos qu'il a prises plus tôt. C'est moi et B. mon meilleur ami d'il y a longtemps. On est blottit l'un contre l'autre dans la cale d'un bateau J'ai une marinière. Ces photos montrent-elles le futur ? Elles dégagent quelque chose de tellement triste... Je ne veux pas le savoir, je fais demi-tour et rejoint la procession des mes copines-disney. Elles ont déjà commencé, je suis en retard. Je me couvre de la tête au pied d'argile noir. Je sais que le bateau me menait jusqu'en Amérique ou je suis devenu Pocahontas. Je n'aurais vraiment pas imaginer que je serais cette héroïne là.  J'arrive en courant sur le chemin de calcaire blanc qui mène a la Paix. Je tourbillonne et je saute dans tous les sens. Toutes mes amies sont enduites de boue noire, comme moi, Au passage, Mulan écarquille les yeux "Ouah, tu es de retour, t'as pas chaumé". "J'ai fais de mon mieux" je dis. Après je me laisse déconcentrer par ce que je réfléchis sur l'expression "J'ai fais de mon mieux". Tout à coup il est trop tard pour se cacher : les ennemis arrivent. Je suis la fille du chef, s'ils me voient ils massacreront toute la tribu. Je me plaque contre le mur, comme épinglée pour qu'ils ne voit pas mon visage. La tension crépite dans l'air mais le combat n'éclate pas. Je reste en arrière j’attends longtemps, je ne veux mettre personne en danger. Quand je me décolle du mur, je ne suis plus à l’extérieur mais dans un appartement que je soupçonne être celui de l’hôtel. Un long couloir. La chambre du fond n'a pas de fond, c'est une chambre qui devient campagne, dont les murs s'éloignent a l'infini pour border la route de calcaire que j'ai quitté plu tôt. Je vais dans la salle de bain pour me nettoyer le visage avec un coton. J'entends une voix. je me cache. Mais je n'ai rien à craindre et soudain j'éclate de rire. C'est F. (celle du DEUST) qui arrive avec une courte nuisette verte et un chignon lâche. Elle est la fée clochette et elle tient une bougie dans ses mains. Elle chantonne pour moi, pour que je puisse voir un échantillon de la procession qu'un millier d'autres est e train de vivre, loin, aux pieds de la ville de métal, là où les pont sont avalés par la mer.

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Voila voila. Il fait beau malgré les nuages et je m'allume une clope pour vous parler de la suite.

Le week end dernier j'étais à Paris, il faisait beau, j'ai acheté plein de fripes et j'ai vu deux expos : 

Martial Raysse au centre Pompidou 
et 
Histoire de cuillères a la bibliothèque Fornay.  
 















Bref c'était fort chouette, les deux étaient très cool quoique carrément différentes.

Sinon j'ai enfin pu me plonger à corps perdu dans le troisième tome de la série des Salauds Gentilshommes de Scott Lynch avec La République des Voleurs. Et c'était trop bien. Un chouillat moins cool que les deux premier tomes, par ce que l'intrigue principale m'a semblé moins complexe mais néanmoins on retrouve cette double narration où les chapitres traitent en alternance de l'époque présente et d'une époque passée. On pourrait même compter une triple intrigue car le passé tourne autour d'une pièce de théâtre que l'auteur a imaginer de A à Z. Pour la première fois on rencontre vraiment la fameuse Sabetha et j'ai vraiment eu peur de ce que ça allait donner. Mais l'auteur s'en sort plus que bien, il ne tombe pas dans des querelles trop faciles et les relations sont tout en nuances et franchement réalistes. On est toujours éblouit par l'avalange de couleur, de sons, de gouts dont le texte nous abreuve. On a  parfois envie de tendre la main pour traverser les pages et effleurer la peau des personnages. C'est vraiment une pure série. J'ai vraiment hâte d'avoir la suite même si à mon avis il va falloir se montrer patient.

J'ai aussi lu -en deux deux- le petit roman jeunesse Plus haut que les oiseaux de Eric Pessan. Ça ne m'a pas trop fait vibrer. J'ai trouvé que le texte s’éternisait autour d'une intrigue minimaliste. C'est plus l'histoire d'une émotion qu'autre chose. Ce n'est pas inintéressant mais bon.. C'est un peu plat quand même, car même s on est tout a fait convaincu par l'introspection du personnage, son malaise, sa peur, son "bloc de glace dans le ventre", on échappe a la contagion pour cause d'une trop grande simplicité dans les faits. On attend un retournement qui ne vient pas. C'est un peu dommage mais enfin. L'écriture est belle. C'est quand même sympa.

Et puis, ayant touché mon salaire du mois d'Aout j'ai pu me faire plaisir et acheté les deux dernier tomes de la trilogie Eco ( Guillaume Bianco et Jeremie Almanza). Ces trois Album valent vraiment le coup. Un conte-poème aux allures gothiques. les couleurs renforce les noirs. Les dessins sont vraiment d'une délicatesse insensé et j'ai adoré. Malgré la forme qui pourrait rappeler l'enfance (Album illustré + Conte) c'est en vérité assez sombre et philo. Il y a même des moment carrément durs, mais toujours porté par une grâce dans la métaphore qui éblouit. J'ai un petit faible pour le premier tome mais le troisième fait lui aussi preuve de cette douceur vaporeuse. Les idées sont belles, quelques rimes nous accroche avant de se disloquer. Globalement j'ai vraiment adoré l'univers entre ombre et poésie.


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Rayon ciné, boaf, rien de fifou malgré mes promesses du dernier article =(. 

J'ai regardé Lullaby for Pi (Benoit Philippon), une jolie romance. La trame de fond est d'une banalité affligeante mais le tout est orné de quelques idées sympas, un peu surréalistes (nb : le dialogue a travers la porte de la salle de bain m'a fait penser a Conversation avec une femme) comme par exemple le journal intime éphémère ou le tatouage de Pi...  Bref c'est plutôt sympa a regarder mais je ne pense pas que ça restera graver bien longtemps dans ma mémoire. Il faut dire que la VF est très moyenne et ça ne met vraiment pas le film en valeur. Cela dit c'est une petite comédie romantique qui peut valoir le coup avec des copines autour d'un paquet de chamallow grillés et quelques verres de vin. 

- Hier t'as conduis avec moi sur tes genoux et ensuite on est rentré par la fenêtre et avant qu'on fasse l'amour t'as parler à des gens qui étaient chez toi et ils sont sortis par la fenêtre avant que ma culotte prenne feu sur une bougie ...
- Hmm?
- Je vérifiais.

Et puis ben j'ai été au cinéma quand même, par ce qu'a défaut de pouvoir voir le nouveau Christophe Honoré, je voulais quand même découvrire Gemma Bovery (Anne Fontaine) dont le concept me plaisait à mort. Bon au final j'ai été un peu déçue. L'ensemble est plutôt léger et sympa mais finalement il y a peu de risques prit et je m'attendais à davantage de surprise que ça. Cela dit c'est cool à mater, grâce a Luccini que j'adore et la lumineuse Gemma Arterton qui est totalement ravissante. Rien que pour ça c'est un plaisir de scotcher sur l'écran. Bon aprés l'intrigue... Voila si  vous connaissez Madame Bovary, vous connaissez l'histoire. J'exagère un peu, car le film prend le contre pied du message de Flaubert mais le fait est qu'on est rarement soufflé par ce qui se passe à l'écran. 

Il ne se passe rien et pourtant.. On s’intéresse.

Justement pas tellement. C'est un peu le problème. Bon cela dit vous pouvez y aller quand même, je pense pas que ça vous ferra passer un mauvais moment. Je m'attendais juste à quelques chose d'un peu plus pétillant, piquant. =)

Bien à vous, Scrat

mardi 2 septembre 2014

Caverne


De retour au pays du chagrin. Mon chat a retrouvé son hamac velu et je sirote un jus d'orange -dument mérité- en fumant une cigarette, par ce que je suis toujours plus ou moins en train de fumer une cigarette.

Septembre succède à Aout, comme d'habitude, et j'ai finis mes nuits de veille avec de glorieux moments de stress intense.
J'ai très peu lu évidemment, à l’exception du petit recueil Contrepoint, qui rassemble quelques nouvelles à contraintes, tournant exclusivement autour de l'idée "une intrigue sans conflits/violence". Les écrivains ont répondu à la thématique de différentes manières et ont évidemment compris la consigne différemment les uns des autres. L'ensemble est très moyen. On sent l'exercice dans chacun des textes ce qui gâche un peu et les histoires sont minimalistes et manquent d'enjeu. Évidemment la question est donc renforcée : peut-on vraiment écrire quelque chose dénué de conflit tout en créant une tension narrative ? La réponse à l'air d’être "non" mais du coup, je trouve le sujet d'autant plus intéressant. 
Suite à ça j'ai aussi lu Le diable l'emporte de Barjavel, qui pour le coup est exclusivement basé sur le conflit. Il s'agit d'une uchronie (... enfin vu la date de publication c'était probablement davantage du roman d'anticipation) qui imagine l'évolution du monde après "l'éclosion de la fleur atomique d'Hiroshima".  L'histoire décline plusieurs scénarios à partir d'un simple présupposé post-atomique jusqu’à la destruction de l'humanité.  Bon le quatrième de couverture était assez trompeur et je me suis retrouvée à lire une histoire bien différente de ce à quoi je m'attendais, cependant le roman m'a semblé plutôt bon. "Plutôt" par ce que certaines coupes-franches dans l'intrigue m'ont gênées (en fait l'intrigue en elle même est très mineure, l’intérêt du livre tient surtout dans l'univers et son évolution), de même que le manque de relation entre les deux sœurs qui sont les personnages principaux du romans.  On ne les voit jamais interagir et ça manque vraiment. Mais voila, ce sont de petits défauts qui ne m'ont pas empêcher de lire ça très vite et avec beaucoup d’intérêt.  En même temps, entrant en M2 de Création littéraire, il était grand temps que je commence à lire Barjavel.



Les derniers films de l'été ont été de qualité très inégale. J'ai par exemple regardé Molière (Laurent Tirard) qui trainait sur mon Disque Dur depuis heu ... genre longtemps. Et c'était très moyen malgré le casting de têtes connues (Duris, Luccini, Baer ...). Le film n'est pas mauvais hein, mais juste assez facile en fait, retraçant une époque supposée de la vie de l'auteur qui lui aurait inspiré un grand nombre d'éléments de ses pièces (Le Mysanthrope, Tartuffe...). Sans parler de ce schéma narratif très convenu je trouve le procédé assez gênant. Certes les auteurs s'inspirent très probablement de scènes vécues mais dans le cas présent cela ôte beaucoup au propos. Par exemple le fait que Tartuffe soit un faut dévot  est un choix intéressant car il permet une critique, si ce n'est de la religion, des religieux. Bref le message est audacieux et fort. Réduire cela à un simple souvenir d'identité improvisée rend ce choix moins savoureux. Mais bon, je pinaille, je crois que le film tournait autour du plaisir de rejouer un certain nombre de scènes des pièces de Molière en les incorporant à une histoire inédite plus qu'autre chose et je pense qu'au fond il faut plus voir ce film comme une ré-écriture. Du coup ça passe même si ça ne fait pas trop vibrer. 

Pour rester dans la veine du cinéma français, j'ai découvert Au Bonheur des Ogres (Nicolas Bary) qui est un film un peu décalé, un genre de comedie assaisonnée de thriller light, qui joue avec les codes de l’esthétique du théâtre de boulevard, avec son lot de quiproquos et de retournements de situations. On retrouve même une imagerie un poil SF par moment, dans les décors. Le film est très sympa, avec des personnages variés et attachants. J'ai bien accroché, ça m'a pas mal fait sourire. Bon on est d'accord, c'est pas vraiment l'histoire du siècle mais ça passe tout seul, c'est bien foutu et on a même quelques surprises (malgré un certain nombre de scènes attendues). La petite touche de dinguerie rend le tout plutôt poétique, bref ça peut valoir le coup si vous n'avez rien de plus urgent à découvrir. 

Et histoire de finir avec les  adaptations fr. , j'ai regardé Lulu femme nue (Solveig Anspach), tiré de la BD éponyme. Karine Viard y incarne très joliement une femme mariée et mère , effacée, timide mais au final plus entière que la plupart des gens, qui va s'offrir quelques jours de liberté non prémédité. Sa fuite - car s'en est une- se fait sans culpabilité et Lulu apprivoise peu à peu le bonheur dont elle avait oublié l'existence. La galerie de personnages est en nuance et se découvree avec plaisir. Le film dégage une grande simplicité et d'ailleurs je me demande si ce n'est pas justement une intrigue "sans conflit" qui fonctionne ... Bon après ce n'es pas non plus transcendant. Juste léger, sans doute un peu périssable mais vraiment agréable sur le coup. 

Dans un autre style, quoique appartenant aussi à la catégorie des "films tranquilles", j'ai vu Il était temps (Richard Curtis), une comédie romantique qui introduit sans fracas le voyage dans le temps. Celui-ci est plutôt bien fait d'ailleurs, le film évite pas mal d'incohérences comme on peut vite en trouver avec ce type de concept. Est-ce que la présence de Bill Nighty joue sur mon appréciation ? Bien sur. Mais ça n'empêche que cette petite romance est un chouillat plus profonde que la moyenne des films de ce genre et c'est toujours bon à prendre. Au final, c'est la relation père-fils qui m'a le plus touchée dans cette histoire et le message, même si on le devine rapidement est une bonne piqure de rappel sur l'importance des choses simples. C'est souvent la base des films de ce réalisateur d'ailleurs mais ça n’amoindrit pas forcément le truc et l'idée du voyage dans le temps permet un certain nombre de scènes sympas et de situations kiffantes à regarder.

Globalement rien de très badass, mais je ferai mieux une prochaine fois ;). et puis j'ai vécu assez de situations toutes nazes ces dernières semaines, alors un peu de platitude rafraichissante, ça ne se refuse pas.


Sinon en glandant sur Internet je suis tombée sur une série complétement par hasard et j'ai commencé à la regarder (vous ne l'aviez pas venu venir hein ?). Bon avant de vous en parler je tiens à préciser que j'ai parfaitement conscience que c'est  nul. Je reviendrais là dessus mais je voulais que ça soit clair dès le départ. Il s'agit donc de Reign qui est supposée nous narrer l'histoire de Mary Stuart.  Et je dis bien "supposée" par ce que ça devient vite n'importe quoi. Mary Stuart à été confondue avec Mary Sue et un personnage masculin sur deux est amoureux d'elle (j'exagère à peine). Bon je suis loin d'être une spécialiste sur le sujet mais c'est hallucinant le nombre de libertés que prend le scénario par rapport à la réalité historique. Je me demande si à ce compte là, les réalisateurs n'auraient pas eu plus vite fait de prendre des personnages totalement imaginaires.  Ça aurait évité un certain nombres de bavures et de visions caricaturale de "l'Histoire Française made in America".  Les mecs, avez-vous seulement checker Wikipédia ? Par exemple, il semblerait que vous ayez confondu Catherine de Medicis avec Catherine de Russie et non Nostradamus n'était pas la même personne que Raspoutine ! Vous avez aussi zappez de faire naitre la reine Margot mais n'avez pas hésiter à rajouter un fils bâtard à Henry II, pourtant pas très queutard pour un roi de France. Bon j'en passe et des meilleures, n'évoquant même pas les tenues complétement anachroniques (il faut virer votre costumier) ou la musique qui est en dessous du niveau zéro. Je savais que c'était possible d'atteindre le point minimum d'usage de la musique dans un production cinématographique mais je ne pensais pas qu'on pouvait faire un score négatif : la BO ne se contente pas d’être pâle : elle gêne en permanence et ne colle jamais avec ce qui se passe a l'écran. Les intrigues sont vues et revues, c'est prémâché, c'est bancal, c'est niais. Et pourtant... J'ai beau être très très critique, je n'arrive pas à trouver ça complétement pourri. En fait le truc qui me saute aux yeux c'est que j'aurais probablement adoré cette série quand j'avais dix ans. Et du coup je ne peux pas m'empêcher d'avoir une certaine tendresse pour elle. Donc bon, je matte et je suivrais probablement la saison 2 quand elle arrivera mais je me garderai bien de recommander ce truc a qui que ça soit.

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Enfin voila, mon prochain article contiendra -je l’espère- des découvertes un peu plus substantielles. d'ici là je vous souhaite bonne continuation blablabla etc. 

Bien à vous, Scrat