mardi 2 septembre 2014

Caverne


De retour au pays du chagrin. Mon chat a retrouvé son hamac velu et je sirote un jus d'orange -dument mérité- en fumant une cigarette, par ce que je suis toujours plus ou moins en train de fumer une cigarette.

Septembre succède à Aout, comme d'habitude, et j'ai finis mes nuits de veille avec de glorieux moments de stress intense.
J'ai très peu lu évidemment, à l’exception du petit recueil Contrepoint, qui rassemble quelques nouvelles à contraintes, tournant exclusivement autour de l'idée "une intrigue sans conflits/violence". Les écrivains ont répondu à la thématique de différentes manières et ont évidemment compris la consigne différemment les uns des autres. L'ensemble est très moyen. On sent l'exercice dans chacun des textes ce qui gâche un peu et les histoires sont minimalistes et manquent d'enjeu. Évidemment la question est donc renforcée : peut-on vraiment écrire quelque chose dénué de conflit tout en créant une tension narrative ? La réponse à l'air d’être "non" mais du coup, je trouve le sujet d'autant plus intéressant. 
Suite à ça j'ai aussi lu Le diable l'emporte de Barjavel, qui pour le coup est exclusivement basé sur le conflit. Il s'agit d'une uchronie (... enfin vu la date de publication c'était probablement davantage du roman d'anticipation) qui imagine l'évolution du monde après "l'éclosion de la fleur atomique d'Hiroshima".  L'histoire décline plusieurs scénarios à partir d'un simple présupposé post-atomique jusqu’à la destruction de l'humanité.  Bon le quatrième de couverture était assez trompeur et je me suis retrouvée à lire une histoire bien différente de ce à quoi je m'attendais, cependant le roman m'a semblé plutôt bon. "Plutôt" par ce que certaines coupes-franches dans l'intrigue m'ont gênées (en fait l'intrigue en elle même est très mineure, l’intérêt du livre tient surtout dans l'univers et son évolution), de même que le manque de relation entre les deux sœurs qui sont les personnages principaux du romans.  On ne les voit jamais interagir et ça manque vraiment. Mais voila, ce sont de petits défauts qui ne m'ont pas empêcher de lire ça très vite et avec beaucoup d’intérêt.  En même temps, entrant en M2 de Création littéraire, il était grand temps que je commence à lire Barjavel.



Les derniers films de l'été ont été de qualité très inégale. J'ai par exemple regardé Molière (Laurent Tirard) qui trainait sur mon Disque Dur depuis heu ... genre longtemps. Et c'était très moyen malgré le casting de têtes connues (Duris, Luccini, Baer ...). Le film n'est pas mauvais hein, mais juste assez facile en fait, retraçant une époque supposée de la vie de l'auteur qui lui aurait inspiré un grand nombre d'éléments de ses pièces (Le Mysanthrope, Tartuffe...). Sans parler de ce schéma narratif très convenu je trouve le procédé assez gênant. Certes les auteurs s'inspirent très probablement de scènes vécues mais dans le cas présent cela ôte beaucoup au propos. Par exemple le fait que Tartuffe soit un faut dévot  est un choix intéressant car il permet une critique, si ce n'est de la religion, des religieux. Bref le message est audacieux et fort. Réduire cela à un simple souvenir d'identité improvisée rend ce choix moins savoureux. Mais bon, je pinaille, je crois que le film tournait autour du plaisir de rejouer un certain nombre de scènes des pièces de Molière en les incorporant à une histoire inédite plus qu'autre chose et je pense qu'au fond il faut plus voir ce film comme une ré-écriture. Du coup ça passe même si ça ne fait pas trop vibrer. 

Pour rester dans la veine du cinéma français, j'ai découvert Au Bonheur des Ogres (Nicolas Bary) qui est un film un peu décalé, un genre de comedie assaisonnée de thriller light, qui joue avec les codes de l’esthétique du théâtre de boulevard, avec son lot de quiproquos et de retournements de situations. On retrouve même une imagerie un poil SF par moment, dans les décors. Le film est très sympa, avec des personnages variés et attachants. J'ai bien accroché, ça m'a pas mal fait sourire. Bon on est d'accord, c'est pas vraiment l'histoire du siècle mais ça passe tout seul, c'est bien foutu et on a même quelques surprises (malgré un certain nombre de scènes attendues). La petite touche de dinguerie rend le tout plutôt poétique, bref ça peut valoir le coup si vous n'avez rien de plus urgent à découvrir. 

Et histoire de finir avec les  adaptations fr. , j'ai regardé Lulu femme nue (Solveig Anspach), tiré de la BD éponyme. Karine Viard y incarne très joliement une femme mariée et mère , effacée, timide mais au final plus entière que la plupart des gens, qui va s'offrir quelques jours de liberté non prémédité. Sa fuite - car s'en est une- se fait sans culpabilité et Lulu apprivoise peu à peu le bonheur dont elle avait oublié l'existence. La galerie de personnages est en nuance et se découvree avec plaisir. Le film dégage une grande simplicité et d'ailleurs je me demande si ce n'est pas justement une intrigue "sans conflit" qui fonctionne ... Bon après ce n'es pas non plus transcendant. Juste léger, sans doute un peu périssable mais vraiment agréable sur le coup. 

Dans un autre style, quoique appartenant aussi à la catégorie des "films tranquilles", j'ai vu Il était temps (Richard Curtis), une comédie romantique qui introduit sans fracas le voyage dans le temps. Celui-ci est plutôt bien fait d'ailleurs, le film évite pas mal d'incohérences comme on peut vite en trouver avec ce type de concept. Est-ce que la présence de Bill Nighty joue sur mon appréciation ? Bien sur. Mais ça n'empêche que cette petite romance est un chouillat plus profonde que la moyenne des films de ce genre et c'est toujours bon à prendre. Au final, c'est la relation père-fils qui m'a le plus touchée dans cette histoire et le message, même si on le devine rapidement est une bonne piqure de rappel sur l'importance des choses simples. C'est souvent la base des films de ce réalisateur d'ailleurs mais ça n’amoindrit pas forcément le truc et l'idée du voyage dans le temps permet un certain nombre de scènes sympas et de situations kiffantes à regarder.

Globalement rien de très badass, mais je ferai mieux une prochaine fois ;). et puis j'ai vécu assez de situations toutes nazes ces dernières semaines, alors un peu de platitude rafraichissante, ça ne se refuse pas.


Sinon en glandant sur Internet je suis tombée sur une série complétement par hasard et j'ai commencé à la regarder (vous ne l'aviez pas venu venir hein ?). Bon avant de vous en parler je tiens à préciser que j'ai parfaitement conscience que c'est  nul. Je reviendrais là dessus mais je voulais que ça soit clair dès le départ. Il s'agit donc de Reign qui est supposée nous narrer l'histoire de Mary Stuart.  Et je dis bien "supposée" par ce que ça devient vite n'importe quoi. Mary Stuart à été confondue avec Mary Sue et un personnage masculin sur deux est amoureux d'elle (j'exagère à peine). Bon je suis loin d'être une spécialiste sur le sujet mais c'est hallucinant le nombre de libertés que prend le scénario par rapport à la réalité historique. Je me demande si à ce compte là, les réalisateurs n'auraient pas eu plus vite fait de prendre des personnages totalement imaginaires.  Ça aurait évité un certain nombres de bavures et de visions caricaturale de "l'Histoire Française made in America".  Les mecs, avez-vous seulement checker Wikipédia ? Par exemple, il semblerait que vous ayez confondu Catherine de Medicis avec Catherine de Russie et non Nostradamus n'était pas la même personne que Raspoutine ! Vous avez aussi zappez de faire naitre la reine Margot mais n'avez pas hésiter à rajouter un fils bâtard à Henry II, pourtant pas très queutard pour un roi de France. Bon j'en passe et des meilleures, n'évoquant même pas les tenues complétement anachroniques (il faut virer votre costumier) ou la musique qui est en dessous du niveau zéro. Je savais que c'était possible d'atteindre le point minimum d'usage de la musique dans un production cinématographique mais je ne pensais pas qu'on pouvait faire un score négatif : la BO ne se contente pas d’être pâle : elle gêne en permanence et ne colle jamais avec ce qui se passe a l'écran. Les intrigues sont vues et revues, c'est prémâché, c'est bancal, c'est niais. Et pourtant... J'ai beau être très très critique, je n'arrive pas à trouver ça complétement pourri. En fait le truc qui me saute aux yeux c'est que j'aurais probablement adoré cette série quand j'avais dix ans. Et du coup je ne peux pas m'empêcher d'avoir une certaine tendresse pour elle. Donc bon, je matte et je suivrais probablement la saison 2 quand elle arrivera mais je me garderai bien de recommander ce truc a qui que ça soit.

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Enfin voila, mon prochain article contiendra -je l’espère- des découvertes un peu plus substantielles. d'ici là je vous souhaite bonne continuation blablabla etc. 

Bien à vous, Scrat



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