Thé au lait et clope mal roulée.
Je sors du ciné où j'ai été voir Elle s'appelle Ruby (Jonathan Dayton).
Bon, on va faire court sur le coté "romance" du film, par ce que c'est clairement la partie chiante (et pourtant j'y allais pour ça ...). Donc voila, la romance en elle même n'a aucun intérêt.
Mais ...
Oui, non, donc, avant toute chose il faut poser les bases, donc, ce film raconte l'histoire de Calvin, un jeune mec qui a fait fortune grâce au roman qu'il a publié à 19 ans. Depuis, sa vie stagne, pas d'amis en dehors de son frère, pas de copine, et pas d'inspiration. Un jour, son psy lui demande de lui écrire quelque chose. Et Calvin décide d'écrire sur une fille qu'il voit parfois en rêve. Il écrit, il écrit, il se retrouve emporté par cette nana, dont il se plait à écrire tous les détails, et avec laquelle il s'invente une histoire d'amour parfaite. Jusqu'au jour où, PATATRAS, Ruby se matérialise sous ses yeux. Elle est belle et aussi parfaite qu'il l'a créer. Pas besoin de la séduire, puisqu'elle apparait alors que leur histoire d'amour est déjà écrite. Elle est réelle.
Calvin décide de ne plus toucher son texte et de laisser Ruby écrire le reste de sa vie. Mais ce n'est pas si simple, lorsque la jeune fille commence à s'éloigner de lui et qu'il a tout pouvoir de la faire revenir.
Le concept est vraiment intéressant pour qui écrit un peu. Nos personnages nous appartiennent ils (oui, présomptueusement je dis "nous") ? Et une tension se crée.
Ruby agit avec les caractéristiques que Calvin lui a donné. Fraiche et pleine de vie, elle a rapidement, du mal à subir le huit-clos amoureux. Elle correspond en un sens à ce que l'auteur a voulu qu'elle soit, mais il ne peut contrôler son évolution logique qui l'éloigne de lui.
Deuxième question, celle des droits de Calvin. Il lui a donner la vie pour qu'elle soit sienne. A t-il le droit de la contrôler pour autant ?
Au final, il veut ce que tout le monde veut : Une personne parfaite, qui agirait exactement comme il le souhaite mais surtout qui soit authentique. Car l'idée de créer pour elle un bonheur artificiel le rend malade. "Je veux qu'elle soit heureuse avec moi, et non pas par moi".
Mais y a t-il seulement une différence ?
Quoi qu'il en soit, ça m'a tout de suite fait penser a Bottero
Un auteur peut il tomber amoureux de l'un de ses personnages ? Est-ce moi qui ai créer Ellana où n'ais-je commencé à exister que le jour où elle es apparue ?
Aimer démesurément un personnage de fiction, est, apparemment, plus commun qu'on ne le pense.
Mais je crois qu'il serait impossible de vivre avec pour autant. Je n'avais jamais pensé à ça.
Au final, je n'ai pas vraiment aimé le film, mais j'aime les questions qu'il me pose.
Surtout que je me suis remise à écrire et que je me pose mille questions sur mon personnage principal et sur sa cohérence.
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Sinon, je bouquine. j'essaie de me tenir à mes résolutions de lire le BBF et autre canards professionnels, mais j'ai un peu de mal. Je suis trop tentée part la Fantaisy.
Enfin je dis ça... J'ai lu un roman pas du tout dans cette veine cette semaine, mais ça ne m'a pas emballé.
Jack est un livre écrit par A. M Homes et parle d'un ado, qui apprend que son père est gay.
Je résume éhontément l'histoire, bien sur, mais au final, il va se passer dans ce livre exactement tout ce à quoi on s'attend : Jack va d'abord refuser d'accepter l'aveu de son père, puis au rythme de diverses péripéties, il va réaliser que c'est toujours son père et blablabla.
Je m'attendais clairement à mieux, mais enfin tout n'est pas à jeter. L'écriture est fluide, certains passages très beaux (les match de basket par exemple) et certains personnages cinglés valent le détour (Max le meilleur ami de Jack). Mais pour être honnête, je pense que je réagis moyennement bien par ce que je suis très intransigeante sur ce genre de thème. Pour moi l'homosexualité n'est pas une chose qui s'accepte. Et j'ai de plus en plus de mal avec la condescendance ambiante.
Histoire de faire une super belle transition, l'autre jour a la bibliothèque on est tombé sur un sacré naze qui est venu engueulé ma collègue par ce que le fond DVD contenait des films homos.
Heureusement que je n'ai pas eu affaire a lui par ce que je l'aurais taillé en pièce et sans doute en des termes qui m'auraient valut d'être virée. J'ai déjà un mal fou à comprendre qu'on puisse être dérangé par ça, alors qu'on vienne s'en plaindre ...
D'ailleurs, j'ai décidé que puisque les gays et lesbiennes ont besoin d'avouer leur sexualité à leur entourage, je devais faire de même. Je vais donc solennellement annoncer à ma mère que je suis hétéro. Y'a pas de raison que cette situation soit moins justifiée.
Et si vous avez un peu de temps devant vous, je pense que cette vidéo exprimera mieux que moi ce que j'en pense.
Bref j'enchaine, toujours sur les CL, je me suis aperçue qu'en reclassant les documents, des fois on tombe sur des truc improbables. Je me demande donc toujours comment le DVD Les enfants du paradis s'est retrouvé coincé au rayon bibliographies d'auteurs anglais. oO
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A part ça, j'ai découvert que ma notion de ce qu'est un comportement social approprié était en fait une hérésie.
Je n'ai pas encore décidé si j'étais morte de culpabilité ou si je n'en ai rien a foutre. Quoi qu'il en soit, je ne pense pas que je soit prête à faire de compromis même si ma propre attitude m'inspire souvent une honte extrême.
Par vengeance, je me fume une clope (et paf !).
Pour conclure glorieusement cet article je vous propose l'écoute de Noir Désir, par ce que c'est quand même hachement bien !
Ainsi que ce petit extrait du livre La coureuse de Maia Mazaurette. Je lis souvent ses chroniques et même si je m'y reconnais assez peu, j'avoue que ses idées sur le féminisme m’intéressent.
Ce ne sont pas les femmes qui veulent des contes de fées mais les hommes. Ils ont besoin de sentiments pour coucher, mais pas des leurs par ce que la vulnérabilité fait mal.
Bien à vous, Scrat
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