vendredi 13 juillet 2012

Amphithéatre

Lecture en cours : Winterheim - Fabrice Colin
                             Des fleurs pour Algernon - Daniel Keyes

Ayant cinq heures de train à effectuer en deux jours, j'ai fais une pause dans ma lecture de Winterheim (un peu trop volumineux pour le trajet) et je me suis plongée dans Des fleurs pour Algernon. Le roman n'est pas tout jeune (1959) et il s'agit apparemment d'une référence (quoi que je n'en ai mystérieusement jamais entendu parler avant cette année).  Je comprends pourquoi au fil des pages, même si le titre à lui seul avait suffit à me séduire. Des fleurs pour Algernon : un poème en quatre mots. J'en parlerais plus amplement quand je l'aurais terminé. Ce n'est pas une entreprise qui s'aborde à la légère.

Qui dit "Voyage en train" dit - assez logiquement - "Voyage". A Paris pour être toute à fait précise.Vingt-quatre heures avec F, rythmées par les Starbucks. Le programme était assez simple : Expo Tim Burton, Friperies et soirée à la Comédie Française. Mais abordons les choses dans l'ordre.

L'Exposition sur Tim Burton, donc. A la cinémathèque française depuis le 7 mars, j'y allais sans à priori. J'aime l'univers de Burton dans l'ensemble même si ses derniers films m'ont déçue.  Et quoi qu'ai pu en dire mon prof de Muséographie du cinéma, j'ai apprécié l'expo. Créateur boulimique, Burton a fait bien des choses et j'ai beaucoup aimé me balader au milieu des dessins fantasques et autres sculptures et courts métrages. 
J'ai découvert Tim Burton gamine, grâce à D. qui est tout à la fois pour moi un père, un frère et un pote. Je me souviens de son offuscation sans limite face aux Walt Disney que j'ingurgitais à l'époque avec ardeur. "Ils prennent vraiment les gosses pour des cons. Non mais regardes moi ça : L'eau est bleue. Comme si un gamin n'était pas capable de se rendre compte par lui même, en regardant un ruisseau ou un fleuve que l'eau n'est pas du tout bleue !" Bref, D. m'avait donc initiée à l'univers d'Hayao Miyazaki et de Tim Burton. J'imagine que ma fidélité aux deux cinéastes vient de cette époque, même si toutes leurs oeuvres ne font pas l'unanimité chez moi. 
J'ai donc étée contente de retrouver les enfants-monstres de Burton, les anecdotes et autre croquis préparatoires de films. Un peu déçue de ne pas en avoir vu davantage sur Big Fish et Edward aux mains d'argent, qui comptent parmi mes films favoris, mais au final, j'ai apprécié la diversité de l'expo. 

L'enfant avec des clous dans les globes oculaires
monta son arbre en métal
lequel avait vraiment drôle d'air
puisque l'enfant n'y voyait que dalle. 


Je ne vais pas détailler la partie "Friperie" de mon voyage (le shopping, c'est très intime), et je vais directement sauter à la phase Comédie Française, qui était tout de même le but premier de mon voyage. 
Troisième spectacle de l'année (enfin.. techniquement le deuxième puisque j'ai vu "Jeu de l'amour et du hasard" en décembre), il s'agissait cette fois d'une pièce de Feydaux mise en scène par Jérome Deschamps : Un fil à la patte.
Oui, on est dans le vaudeville incontournable, peut-être pas très palpitant à la lecture, mais absolument succulent sur les planches.
Est-il nécessaire de préciser que j'ai beaucoup ris ?
Cristian Hecq est bluffant. Totalement désarticulé, il à la performance là plus sportive de toute la pièce (et le voir passer du rôle de Orgon à celui de Bouzin, avec autant de crédibilité dans les deux..ça force le respect. J'ai beau savoir que c'est son métier, je suis quand même admirative).
Découverte également de la ravissante Georgia Scailliet, adorable Viviane au pas et à la voix trainante, au sourire de petite fille et d'une naïveté cruelle vraiment rafraichissante.
Un vrai plaisir donc. D'autant que F. s'est vu offrir une place par l'un des ouvreurs. 

Oui, oui : Offrir. Carrément. Comme ça : pouf ! Style :

" - Bonjour, est-ce que vous pensez qu'il reste des places de dernière minute a la billetterie ?

- Ca dépend combien il vous en faut..

- Une.

- Et ben tenez, on m'a donné celle là, je ne peux pas la revendre, donc elle est à vous. " 


Et afin de clore de manière - plus ou moins - cohérente sur Paris, la vidéo du jour sera :

Un monstre à Paris (2011)  - Bibo Bergeron

Retour à la bibliothèque des CL cette semaine avec son lot de réjouissances. 
Le grand retour du mec à la casquette bleue, qui vient toujours nous harceler à partir de 18h50 pour qu'on lui fasse sa ré-inscription (soit l'heure de la fermeture, sinon c'est pas drôle) sauf que cette fois - afin de nous convaincre sans doute- il avait tout misé sur le look beau-gosse : T-shirt vert pomme sous une veste trop courte, hybride entre short en pantalon et, détail ultime de la classe, chaussettes hautes. A posteriori, je lui trouve des ressemblances avec le personnage de Bouzin \o/
J'ai aussi eu droit à deux questions de lecteurs un peu what-the-fuck. Une dame tout d'abord, qui voulait se lancer dans des recherches généalogiques (jusque là... tout va bien) mais qui ne s'y connaissait pas en informatique. Rien de très neuf sous le soleil, si ce n'est qu'elle m'a demandé a quel bibliothecaire elle devait s'adresser pour qu'il lui apprenne les rudiments essentiels.

" - Vous voulez qu'on vous montre comment fonctionne les postes et l'acces à Internet ? 

- Oui. Enfin je voudrais surtout quelqu'un qui puisse m'aider à faire mes recherches. Par ce que moi.. la généalogie... 

- Mes collègues pourront peut-ètre vous expliquer les bases, mais on ne peut pas faire les recherches à votre place.

- Ah bon ? Non par ce que moi... j'y connais pas grand chose. "

Ça aurait pu durer des heures.
Je l'ai envoyé au sixième étage , assez lâchement il faut l'admettre.
Je me suis remise à bosser gentiment jusqu'a ce qu'un jeune blondinet vienne me voir, tout sourire

" - Bonjour. Je voulais vous demander quelque chose mais je ne sais pas si vous pourrez m'aider. 

- Dites-moi.

- Ben voila. Je suis au lycée D. et je voulais savoir si vous auriez ma liste de livres à lire. 

- Votre liste de livres ?

- Oui.  En fait j'ai des livres à lire pour cet été mais j'ai oublié ma liste chez moi.

- Ah. Heu.. Je ne crois pas qu'on ai ça.  Mais j'ai accès à Internet, je peux regarder rapidement si vous voulez. C'est dans quel cadre ?

- Non, non rien de spécial, c'est juste des livres qu'on doit avoir lu pour la rentré. "

Remarquez, je me moque mais il était gentil et il n'a pas insisté trop longtemps. A mon avis il était juste un peu en dehors des réalités. Je peux comprendre ça.
Conclusion, j'ai finit par emprunter Le château de Hurle de Diana Wynne Jones, livre que je meurs d'envie de lire depuis que je sais qu'il s'agit de celui qui a inspiré le film Le château ambulant. Seulement l'ouvrage est introuvable en librairie (et sur le net). Je ne savais même pas qu'il était présent dans le fonds.
Seul problème : quand vais-je trouver un moment à lui accorder ?

Sur ces bonne paroles, je vais aller finir mon paquet de clopes, mes réserves de café et le dernier quart de Des fleurs pour Algernon.
Il y a un moment dans la vie où il faut être un peu fou.

_____________________

            Je voulais encore continuer à faire la course  mais Burt a dit que c'était assez pour cette fois. Il m'a laisser tenir Algernon une minute dans ma main. Algernon est une gentille souris. Douce comme du coton. Elle clignote des yeux et quand elle les ouvre, ils sont noirs et roses sur les bords. 
           J'ai demandé est-ce que je peux lui donné a manger par ce que cela me faisait de la peine de l'avoir battue et que je voulais etre gentil avec elle et qu'on devienne amis.

Bien à vous, Scrat

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