mardi 17 juillet 2012

Jardin d'hiver

Lecture en cours : Winterheim - Fabrice Coline
                              Nyark Nyark ! - Arno Rudeboy


Tragiquement démuni face à mon absence totale de culture Punk, D. a généreusement proposé de faire mon éducation. 
Ce qui explique la lecture de Nyark Nyark ! Un livre, ma foi, super canon, dont le sous titre annonce subtilement "Fragments des scènes punk et rock alternatif en France 1976-1989."
En ai donc entamé la lecture hier soir, et je dois dire que je suis un peu perplexe. Même si j'adore le message de base, certaines formulations me mettent mal à l'aise, notamment vis à vis de la critique des autres styles  musicaux. J'ai beau savoir que cette révolte, cette absence de compromis fait partie du truc. Aah je ne sais pas... Il n'y a pas à dire les choses trop tranchées me gênent. 

Quand tu parles de radicalité, tu le fais toujours par rapport à une normalité. A l'époque le simple fait de faire du boucan rapide, c'était déjà être radical. Aujourd'hui c'est d'une banalité affligeante.  

Honnêtement, je me demande si ce n'est ps ça qui pose problème. Les idées punk ont été authentiques mais les "jeun's" les rabâchent tellement aujourd'hui sans en comprendre la moitié..  Ça m'a l'air de sonner faux.

Cela dit, ceci passé, on apprend des trucs vraiment intéressants et j'aime passer d'une interview à l'autre et constater les écarts d'opinion. Et je dois l'admettre aussi, les différences de niveau de langage. Je ne sais pas exactement en quoi ce genre d'info est pertinente, mais la manière dont les différents artistes s'expriment ... C'est juste savoureux.
Ça doit être mon coté linguiste refoulée (haem..)

Et juste par ce que, comme promis par D. et C. , la chorégraphie envoie du rêve : Nellie the Elephant by Toy Dolls

Mais en réalité le sujet du jour n'a rien à voir avec le punk. Il se situe plutôt dans la SF.
En réalité le sujet du jour est Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyes.

Et j'aime autant dire que ça va être difficile. Pas tant par ce que les mots me manquent mais par ce que je n'ai toujours pas réussis à identifier les émotions que m'a procuré cette lecture. 
Commençons donc par les informations factuelles. 
Des fleurs pour Algernon c'est un recueil de comptes-rendus tenus par Charly Gordon, adulte mentalement retardé, qui va accepter de servir de cobaye à deux scientifiques cherchant une méthode pour accroitre l'intelligence. Déjà concluante sur des souris de laboratoire (et plus spécifiquement sur la souris Algernon), cette expérience est testé sur l'être humain pour la première fois en la personne de Charly.
On va donc suivre tout au long du livre l'évolution spectaculaire de l'homme passant du retard mental au génie. Charly, bientôt, dépassera même ses "maîtres". Et une foule de questions se posent. 
Sur la tension entre l'intelligence et le bonheur. En devenant intelligent, Charly réalise que les gens qu'il considérait comme ses amis se moquaient de lui, il retrouve aussi la mémoire, les souvenirs douloureux liés à son enfance et à son ignorance. Et plus son intelligence croît, plus sa joie de vivre, sa confiance entre l'être humain vacillent. 
Mais un autre paradoxe intervient. Si son intelligence se développe, ses émotions, elles, peu stimulées durant ces années de béance intellectuelle, sont encore celles d'un jeune adolescent découvrant le désir, l'amour, la colère... 
Pour finir, l'un des thème récurrent est la question d'humanité. Le professeur Nemur, l'un des instigateurs de l’expérience semble considérer tout du long, être le "créateur" de Charly. Avant d'être intelligent, était il déjà quelqu'un ? Charly pense que oui et on a envie de le penser avec lui. Mais on s'interroge tout de même.
Si la plupart des personnages secondaires m'ont peu intéressée, j'ai en revanche ressentit une empathie immédiate pour Algernon, la souris à l'intelligence supérieure avec laquelle Charly se sent si lié.
Une empathie mêlé de terreur, car la quatrième de couverture ne laissait pas beaucoup d'espoir à Charly et à Algernon. Dès la première "rencontre" avec Algernon, j'ai sentit que ce livre me briserait le cœur avant la fin. 

Ca m'a pas vecsé pasque j'ai regardé Algernon et j'ai apri a allé jusqu'au bout du birinthe même si ca me prant lontan. Je savez pas que les souris été aussi un téligente. 

Bref, ça n'a pas loupé.
Qu'en dire ? J'ai été en larme durant environ les vingt dernières pages. Oui, littéralement, avec les spasmes nerveux et les maux de tête en fin de parcours. 
La dernière phrase à été un drame. J'ai vraiment cru que je ne pourrai plus jamais vivre après ça. Rien ne pouvait endiguer tout ça, j'allais mourir noyée dans mes larmes et c'est tout.
Je ne sais même pas pourquoi. J'en ai rapidement parlé avec G. qui m'a simplement dit que ça répondait à quelque chose de trop intime sur la liberté et le bonheur. 
Je me suis dit que finalement la naïveté était la chose la plus cruelle du monde.
J'ai eu envie de lire e livre à cause de son titre, que je continue a trouver étrangement magnifique. Je me rappelle avoir espéré que ça soit un roman sublime, juste pour pouvoir en dire du bien, par ce que ça m'aurait déplu d'avoir à critiquer un livre avec un titre aussi beau. Et bien je crois que tous mes espoirs ont été exaucés. Et même au delà, puisque Des fleurs pour Algernon s'est immédiatement hissé dans mon top 5, si  ce n'est carrément en deuxième place.
J'ai aimé l'idée, le style, le héros, les détails. Un seul regret peut-être : à l'apogée de son intelligence, j'aurais aimé un Charly plus technique, j'aurais aimé avoir vraiment l'impression que son intelligence avait dépassé la mienne, au point de ne plus rien comprendre. Stylistiquement ça aurait été plus pertinent. Mais pour un livre de 250 pages comportant un tel concentré de qualités, je pense que le reproche est carrément mineur.

En regardant Algernon se débattre cet après-midi, dans ses minuscules attaches, je les sentais autour de mes bras et de mes jambes, j'en étouffais et j'ai dû sortir du labo pour prendre l'air. 
Il faut que je cesse de m'identifier à elle.


R e q u i e m   p o u r   u n e   s o u r i s


Sur cette pseudo-critique engloutie par la subjectivité, je vous laisse. Après une matinée de manutention, mon corps réclame nourriture. Quel impertinent quand même ! (non vous ne rêvez pas je parle de mon corps à la troisième personne). 

Bien à vous, Scrat

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire