mercredi 8 août 2012

Porte du deuxieme étage


 Autoportrait. Prévert en Ménine

Depuis sa carte postale punaisé au mur, Jaques Prévert me regarde. Peut-on espérer considération plus bienveillante ?

Oui, je suis d'humeur un peu emportée, mais hey, vous savez quoi ? Ce soir j'ai survécu à la fin du monde.  Pour la peine je me grille une clope.

Bref. Pour vous situer le contexte, j'ai commencer mon job de veilleuse de nuit et afin de ne pas  décaler mon rythme de sommeil durement acquis, j'ai décidé de profiter de ma soirée de congé imprévue pour aller au cinéma. A la séance de 22h (je fais des trucs un peu foufous comme vous pouvez le constater). 

Au programme: Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare (Lorene Scafaria), quoique pour une raison que j'ignore, le titre anglais me plait davantage (Seeking a friend for the end of the world). 
Je m'attendais bel et bien à ce genre d'histoire, à une romance décalée sur fond de pré-apocalypse. On ne peut donc pas parler de grosse surprise à proprement parler.
J'ai même pensé plusieurs fois au court du film que ce n'était pas aussi bien que je l'avais espéré. Et pourtant en sortant de là, je vous assure, tous les gens que j'ai croisé profitaient de la vie avant la fin du monde. Ma vision était distordue. J'avais beau savoir qu'il n'y avait pas d'astéroïde Mathilda fonçant sur la terre, ça ne m’empêchait pas de voir cela et rien que cela. Pour résumer, sans que je ne m'en aperçoive, ce film m'a totalement transportée ailleurs. 

Évidement, cela m'a fait réfléchir à mon petit moi personnel. Que fait on quand on sait qu'on va mourir et qu'on en connait même la date ? Me connaissant, je ne sais pas si je serais capable de faire quoi que ça soit. Je serais tellement rongée d'angoisse... C'est peut-être pour ça que j'ai tellement accroché avec le personnage de Penny. Jusqu'au dernier moment elle se croit immortelle. Elle a beau accepter rationnellement l'évidence, jamais son cœur ne cède. Elle va vivre. Elle va forcément vivre.

A la réflexion, trois choix semblent s'offrir à nous :

1) Le suicide (afin de se donner un dernier sentiment de contrôle, et sans doute pour abreger la souffrance de l'attente.)

2) Faire des choses qui n'ont aucun sens (par ce que plus rien n'a aucun sens. )

3) Faire des choses qui ont du sens.

En fait, même si la romance est courrue d'avance, j'aime ce qu'elle nous dit. Quand on croit que tout est finit, on veut revenir en arrière, sauver le passé, rattraper ses erreurs. Au lieu de construire. On peut construire jusqu'au bout. C'est ce que j'ai entendu. Je ne sais pas si j'y crois, mais j'aimerais y croire. Je trouve ça réconfortant. 

- J'aurais voulu te rencontrer plus tôt, quand nous étions enfant, pour avoir plus de temps. 
- On aurait jamais eu assez de temps. 

Au final c'est un genre de film que j'aime. A aucun moment on est vraiment surpris par la tournure des événements. Mais ça rend heureux.

( Et c'est sans doute la première fois que j'ai trouvé Steve Carell beau. Comme quoi, tout arrive. )

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Dans la série "Scénario qui fait réfléchir", je voudrais La Brigade Chimérique. J'ai terminé la lecture du sixième tome hier ou avant-hier. 
J'ai apprécié jusqu'au bout, les illustrations, l'histoire, les références utilisées. 

Sous la strate des complexes et des souvenirs individuels, il en existerait une autre plus ancienne, plus profonde, et pour ainsi dire, impersonnelle. La strate des mythes. La pensée de l'espèce.
Dans la psyché d'un homme en crise, la conscience individuelle s’effondre. Les mythes prennent le pouvoir et la crise devient universelle.

La révélation finale est une claque. Rien n'est explicitement dit mais on prend cher. On relit les dernières pages, incapable d'admettre, dans un premier temps, que ça se termine ainsi.  Mais George Spad accepte et on a plus qu'a en faire autant, se résigner à cette fin d'autant plus violente qu'elle se fait sans révolte. 

En gros, en ce moment je consomme des trucs bien. 


J'en viens a me demander si je ne vais pas cesser de mater les The Big Bang Théory. Par ce que bon, c'est sympa mais au final, c'est furieusement palichon. 

Par quoi pourrais-je conclure ? Disons ça : 


Tu te dis que tu aurais pu me sauver même si tous les médecins te prouvent le contraire.
Mais mon amour, tu m'as déjà sauvée.
Tu m'as sauvée d'un monde établi sur des préjugés et des morales absurdes pour m'aider à m'accomplir entièrement.

Le bleu est une couleur chaude - Julie Maroh

Bien à vous, Scrat

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